
Originaire de L’Étrat, commune de la métropole stéphanoise, le jeune homme a été la cible d’une agression collective particulièrement violente à proximité de la place Carnot, en plein cœur de Lyon.
La raison de cette attaque ? Un simple pull vert aux couleurs de l’AS Saint-Étienne qu’il portait ce jour-là.
« Tu n’es pas chez toi ici » : le témoignage glaçant de la victime
« Je portais un pull vert avec les armoiries de la ville de Saint-Etienne devant et l’inscription ‘Kop sud’ dans le dos. J’avais mon sac-à-dos et je pensais que cette référence à l’ASSE ne serait pas visible », a confié la victime au lendemain de son agression au journal Le Progrès.
Malheureusement pour lui, ses agresseurs ont repéré les couleurs rivales. « Trois personnes m’ont sauté dessus en hurlant que je devais quitter mon pull, que je n’étais pas chez moi ici », raconte l’étudiant. La situation a rapidement dégénéré lorsqu’une dizaine d’autres jeunes hommes, certains dissimulés derrière des cagoules et des masques, ont rejoint les premiers assaillants.
Une agression brutale et des menaces inquiétantes
Les coups ont alors plu sur le jeune Stéphanois, touché à plusieurs reprises au visage. Sa lèvre a été entaillée et son pull arraché de force. Plus inquiétant encore, les agresseurs ont poussé l’intimidation plus loin : « Mes agresseurs ont fouillé mon sac et pris une photo de ma carte de Stas et m’ont dit que désormais, ils avaient mon nom », témoigne la victime au Progrès, évoquant sa carte de transport stéphanoise.
Après avoir consulté un médecin pour faire constater ses blessures, le jeune homme a déposé une plainte en ligne. Pour l’heure, aucune interpellation n’a été annoncée par les autorités.
« J’ai eu de la chance » : la réaction lucide de l’étudiant
Malgré le traumatisme subi, l’étudiant stéphanois fait preuve d’une certaine lucidité. « J’ai eu de la chance. J’aurais pu être roué de coups au sol. Ils auraient pu avoir une arme », reconnaît-il.
Avec le recul, il questionne également son propre choix vestimentaire : « Ce n’était peut-être pas très malin de ma part d’exhiber les couleurs d’un groupe ultra… J’avais déjà porté un maillot des Verts à Lyon et je n’avais pas eu de problème. Je serai plus vigilant à l’avenir. »
Quand la rivalité sportive dépasse les limites
Cet incident s’inscrit dans le contexte d’une rivalité historique entre l’Olympique Lyonnais et l’AS Saint-Étienne, l’un des derbys les plus passionnés du football français. Si les affrontements sont habituellement cantonnés aux stades et à leurs abords les jours de match, cette agression en plein cœur de Lyon, en semaine et loin de toute rencontre sportive, illustre une dérive préoccupante.
Les autorités locales et les directions des deux clubs ont régulièrement appelé au calme et à la retenue, mais cet incident démontre que la haine entre certains supporters extrémistes dépasse largement le cadre sportif pour s’immiscer dans la vie quotidienne.
Pour la victime, qui souhaitait simplement suivre ses cours vêtu aux couleurs de son club favori, cette expérience traumatisante rappelle que le football, censé être une fête, peut parfois se transformer en prétexte à la violence la plus gratuite.