
Pour la quatrième fois en six mois, l’entreprise se voit contrainte d’imposer un chômage partiel à la moitié de ses effectifs, à raison de trois jours par semaine.
À l’origine de cette situation : le retard persistant d’une commande cruciale d’arbres de direction destinés aux véhicules électriques du groupe Stellantis. Cette production, censée représenter la moitié du chiffre d’affaires de l’usine cette année, demeure bloquée faute d’autorisation définitive de Nidec, client intermédiaire.
Un investissement considérable en suspens
L’enjeu est de taille pour l’entreprise ligérienne, qui avait consenti en 2022 à un investissement de plus de 6 millions d’euros dans des équipements spécifiques pour honorer ce contrat. Initialement prévue pour 2023, la production en série n’a toujours pas démarré, et « l’îlot Nidec » se trouve désormais totalement à l’arrêt après une récente visite du client.
Les représentants du personnel font part de leurs vives préoccupations, évoquant des problèmes de conformité des pièces et la menace d’une réattribution possible du marché à des concurrents.
Une chaîne de production complexe
La direction du groupe Walor, par la voix de son directeur général Stéphane Cudelou, tempère sans nier la gravité de la situation. « Nous sommes toujours dans un processus de qualification qui prend du temps. Beaucoup trop de temps, j’en conviens », reconnaît-il. Il souligne la position de l’entreprise comme « maillon en rang 4 » d’une chaîne complexe où les pièces transitent par trois autres intervenants avant d’atteindre le client final.
Malgré une tentative d’anticipation en janvier, l’entreprise a dû stopper sa ligne de production suite à la visite de son client, des modifications techniques pouvant être exigées.
Une décision imminente
Face à cette impasse, la direction n’exclut pas une décision radicale : « J’espère que la situation se débloquera dans les prochains jours ou semaines. Sinon, il faudra prendre une décision quant à l’arrêt de ce projet », affirme M. Cudelou.
Pour les salariés, cette situation se traduit par une perte de revenus de plusieurs dizaines d’euros par jour de chômage partiel. Leur réaction ne s’est pas fait attendre : des mobilisations et des permanences s’organisent régulièrement aux abords de l’usine pour alerter sur la précarité de leur situation.
© Photo Walor.