
Une initiative collective face aux « mensonges »
C’est en l’absence remarquée du maire que cinq élus fidèles – Régis Cadegros, Andonella Fléchet, Bruno Changeat, Catherine Chapard et Florence Villedieu – ont choisi de s’exprimer unanimement. « C’était tellement gros qu’au départ, on ne voulait pas réagir », explique Régis Cadegros, premier adjoint en charge des finances, qui dénonce « un tissu de mensonges utilisés comme prétextes ».
Leur prise de parole commune vise à contredire les déclarations de Jean-Luc Bouchacourt, qui avait notamment évoqué sa mise à l’écart depuis octobre 2023. Pour ces élus, cette démission s’inscrit dans un schéma déjà observé après les départs précédents de Jean-Luc Degraix, Stéphanie Calaciura et Michelle Duvernay.
Un « isolement volontaire » selon les fidèles du maire
La majorité rejette catégoriquement l’idée d’une mise à l’écart. « Il se victimise mais c’est lui qui s’est mis en retrait, qui s’est isolé », affirme le premier adjoint. « Lors de manifestations, on le voit se mettre spontanément avec des gens qui sont maintenant dans l’opposition. »
Cette perception est partagée par Bruno Changeat, qui estime qu' »on ne peut pas avoir un pied dedans, un pied dehors », tandis qu’Andonella Fléchet évoque des personnes qui « cherchaient à obtenir des informations, mais pas à adhérer à un collectif ».
Une absence notable au conseil municipal est également pointée du doigt : « Il n’était pas présent au vote du budget lors du dernier conseil municipal. Il n’a même pas donné de pouvoir, pour moi, c’est à la limite de la faute », souligne Florence Villedieu.
La succession d’Hervé Reynaud en question
Pour Régis Cadegros, le fond du problème résiderait dans une contestation de la légitimité du maire actuel : « Ils n’ont jamais admis le choix d’Axel Dugua comme maire » après l’élection d’Hervé Reynaud au Sénat. Catherine Chapard rappelle que « la ligne de conduite, c’est qu’on a été élu en 2020 pour un projet et on se met derrière le maire qui a été choisi ».
Les accusations concernant des budgets insuffisants sont vivement contestées par le premier adjoint, qui détaille les montants alloués aux délégations de l’élu démissionnaire : environ 240 000 euros en fonctionnement, 110 000 euros investis en 2024, et 100 000 euros prévus pour 2025. « Il y a des collègues à qui on a demandé de faire des efforts plus conséquents », précise-t-il.
Liberté d’expression et restructuration
Face aux critiques du référent couramiaud du parti Horizons concernant « un manque de liberté en termes d’expression politique », les cinq élus affirment le contraire : « On n’est parfois pas toujours d’accord sur tout, mais on en parle de manière ouverte », assure Florence Villedieu, qui reprendra d’ailleurs la délégation de la cause animale.
Pour la délégation du numérique, c’est Pierre-Mary Deshayes, déjà en charge de la santé publique et du sport, qui assumera cette responsabilité supplémentaire.
« Personne n’est muselé. Mais les projets sont collectifs, et on se rallie à la majorité. C’est dommage qu’ils veuillent casser la spirale positive par ambitions personnelles », conclut Régis Cadegros, exprimant ainsi la position d’une majorité qui, malgré les défections successives, entend poursuivre son action.