Le coronavirus circulait sur le territoire français, notamment dans le Nord de la France, en janvier dernier parmi des personnes asymptomatiques ou paucisymptomatiques (ne présentant que très peu de symptômes), donc avant la vague des cas observée début mars. le professeur Yves Cohen a annoncé sur BFM TV avoir identifié le virus fin décembre.
Telle est la conclusion d’un article posté le 24 avril par des chercheurs de l’Institut Pasteur sur le site de prépublication bioRxiv. En France, la surveillance spécifique de la maladie Covid-19 a été lancée le 10 janvier 2020. Deux semaines plus tard, les trois premiers cas importés en Europe ont été diagnostiqués sur le territoire national.
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Un virus présent même en décembre sur notre territoire
Chef de réanimation de plusieurs hôpitaux en Île-de-France, le professeur Yves Cohen a annoncé sur BFM TV avoir identifié, rétrospectivement, un cas positif au coronavrius le 27 décembre à l’hôpital Jean-Verdier, à Bondy.
On a repris toutes les PCR testées chez des patients atteints de pneumonie en décembre et janvier dont les résultats étaient négatifs. Les PCR ne sont pas faites pour le Covid-19, mais pour la grippe et d’autres coronavirus. Et sur les 24 patients, nous avons eu un cas positif au Covid-19, le 27 décembre, quand il était hospitalisé chez nous, à Jean Verdier », a-t-il déclaré, précisant avoir refait plusieurs fois le test pour éviter les erreurs.
usqu’à ce jour, on estimait que les premiers cas positifs en France dataient du 24 janvier : deux patients originaires de Chine identifiés à Paris et à Bordeaux. Il s’agissait aussi officiellement des premiers cas en Europe. Cette découverte fera l’objet d’une publication dans une revue médicale internationale la semaine prochaine.
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L’homme a été malade 15 jours
Suite à cette révélation, le professeur Cohen raconte avoir mené son enquête. « Nous avons appelé le patient. Il a été malade 15 jours et il a contaminé ses deux enfants, mais pas sa femme, qui travaille dans un supermarché, à l’étal des poissons. »
Le professeur et ses équipes se sont demandés s’il n’y avait pas un rapport avec les poissons d’origine chinoise, « mais elle ne travaille que sur des produits français ». Mais le rayon sushis, où sont employés des salariés d’origine chinoise, est à proximité.
Un appel à reprendre tous les tests PCR
« On se demande si elle n’a pas été atteinte ainsi de manière asymptomatique. On ne peut pas aller plus loin, mais je pense que c’est à une autre institution de faire les enquêtes », a-t-il conclu.
Cet homme « est peut-être le patient zéro, mais peut-être qu’il y en a d’autres dans d’autres régions. Il faut retester toutes les PCR négatives pour les pneumonies. Le virus circulait probablement » à cette époque-là. La cellule de crise l’Agence régionale de santé a été prévenue.