
Un événement très attendu, tant par les habitants que par les défenseurs du patrimoine, qui marque la renaissance de ce lieu emblématique après deux décennies d’inactivité.
Une réhabilitation à minima pour un retour à la vie
La fermeture de l’édifice, imposée après la déconstruction de sa flèche nord en 2004, avait laissé planer des doutes sur son avenir. Mais le maire, Axel Dugua, a décidé en octobre 2023 de rendre l’église accessible malgré un coût estimé à 4,2 millions d’euros pour une réhabilitation complète. « Nous avions deux choix : attendre des finances meilleures ou effectuer des travaux à minima pour redonner ce lieu aux Saint-Chamonais », explique-t-il. La seconde option a été privilégiée, soutenue par l’attachement des habitants à leurs souvenirs liés à l’église.
Des travaux indispensables
Pour rendre l’édifice fonctionnel et conforme aux normes actuelles, une enveloppe de 370 000 euros a été débloquée. Les travaux ont porté sur la mise aux normes des tableaux électriques, une révision totale de l’éclairage, la purge des arches et plafonds à 21 mètres de hauteur, ainsi que l’ouverture d’une porte pour faciliter l’accès des personnes handicapées. Une aide de 153 000 euros du préfet et le feu vert de la commission de sécurité ont permis de finaliser le chantier.
Les éléments patrimoniaux – vitraux, orgue, carillon – ont été soigneusement conservés. L’harmonium, une pièce rare, est en cours de classement auprès des Monuments Historiques, selon François Morange, élu en charge du patrimoine.
Un lieu ouvert à la culture
L’objectif est désormais de redonner vie au bâtiment, comme le souligne Sandrine Françon, adjointe aux affaires culturelles : « Nous prévoyons des visites guidées, des expositions, et des concerts dès le printemps. Plusieurs associations culturelles ont déjà proposé des idées. » Un programme ambitieux, pensé en coconstruction avec le tissu local, permettra aux habitants de se réapproprier cet espace.
Une histoire marquée par les défis
Inaugurée en 1881, l’église Notre-Dame a traversé de nombreuses péripéties. Après des travaux sur la façade et le porche au début du XXe siècle, les premiers signes de fragilité sont apparus en 1983, dus à la nature calcaire de ses pierres. La situation s’aggrave en 2002, avec d’importantes fissures sur la tour nord, entraînant la fermeture totale en 2004.
Malgré une consultation populaire en 2009, où les habitants votent majoritairement pour la poursuite des travaux, les réparations s’enlisent jusqu’à l’urgence de 2014. Un chantier de déconstruction et reconstruction pierre par pierre viendra enfin stabiliser l’édifice en 2020, ouvrant la voie à une réouverture aujourd’hui saluée comme une renaissance.
Rendez-vous le 21 décembre, place de la Liberté, pour célébrer ce retour à la vie d’un édifice chargé d’histoire et désormais prêt à accueillir de nouvelles générations.