Voilà enfin le nouveau gouvernement. Après de longues semaines de tractations qui ont suivi le second tour des élections législatives du 7 juillet, Michel Barnier dévoile sa nouvelle équipe. Républicains, Renaissance, MoDem… celle-ci penche vers la droite de l’échiquier politique, malgré la présence du divers gauche et ancien membre du Parti socialiste Didier Migaud, président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) avant sa nomination à la Justice. Aucun membre du Nouveau Front Populaire (NFP) n’intègre donc le gouvernement. Revue d’effectif, avec le parcours et le portrait de chacun.
Premier ministre
Michel Barnier – 73 ans
C’est lui qui incarne le premier gouvernement de l’après-dissolution. Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a débuté en politique en 1973 en rejoignant l’Union des Démocrates pour la République (UDR), ancêtre des Républicains dont il est aujourd’hui membre. Il obtient son premier mandat comme député de Savoie en 1978. Au cours de sa carrière, il a occupé plusieurs ministères (Environnement, Affaires européennes, Affaires étrangères, Agriculture). Il a également été sénateur et député européen.
Michel Barnier, un Européen convaincu, a été nommé négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit en 2016, un rôle qui lui a valu le surnom de « M. Brexit ». Après des discussions intenses, un accord est trouvé avec Londres le 24 décembre 2020. Face à une Assemblée nationale plus divisée que jamais, Michel Barnier devra mettre à profit ses compétences de « négociateur » pour parvenir à des compromis.
Ministre de la Justice
Didier Migaud – 72 ans
Origine : Divers gauche, ancien PS
Son nom avait circulé pour le poste de Premier ministre, mais il sera finalement ministre de la Justice. Longtemps membre du Parti socialiste, Didier Migaud est la seule figure de gauche à entrer dans le gouvernement de Michel Barnier. Il a une longue expérience politique : élu maire de Seyssins pendant 15 ans, le septuagénaire a également été député de l’Isère pendant 22 ans, où il a été rapporteur du budget à l’Assemblée nationale et président de la commission des finances. Il quitte la politique en 2010 pour devenir président de la Cour des comptes, puis président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) en 2020, sous la présidence d’Emmanuel Macron.
Ministre du Partenariat avec les Territoires et de la Décentralisation
Catherine Vautrin – 64 ans
Origine : Renaissance
Nouvelle dans le gouvernement Attal depuis février dernier, Catherine Vautrin prend la tête d’un super-ministère regroupant Santé et Travail. Elle a une longue carrière politique, débutant au Rassemblement pour la République (RPR) en 1981 alors qu’elle travaillait dans le privé. Elle a ensuite été élue députée à trois reprises et a occupé des postes de secrétaire d’État et ministre déléguée sous Jacques Chirac. Elle rejoint Renaissance en 2022, après avoir été blanchie dans l’affaire Bygmalion.
Un temps pressentie pour devenir Première ministre, elle est finalement évincée au profit d’Élisabeth Borne, notamment en raison de son opposition au mariage pour tous, un sujet controversé au sein de la majorité.
Ministre de l’Intérieur
Bruno Retailleau – 63 ans
Origine : Les Républicains (LR)
Bruno Retailleau devient désormais le « premier flic de France ». Considéré comme un libéral conservateur, il obtient son premier mandat en 1988 en tant que conseiller général de Vendée. Membre du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, il rejoint ensuite l’UMP, devenu Les Républicains. Sénateur de Vendée depuis 2004, il préside le groupe Les Républicains au Sénat depuis 2014.
Retailleau est un fervent défenseur de la lutte contre l’immigration illégale et de l’ordre public. En septembre, il a prôné « moins d’immigration, plus de sécurité ». Il s’était aussi exprimé pour un durcissement des mesures dans la loi immigration, y compris la suppression de l’aide médicale d’État (AME).
Ministre de l’Éducation nationale
Anne Genetet – 61 ans
Origine : Renaissance
Une surprise de dernière minute : l’ancienne députée des Français de l’étranger et membre de la Commission Défense de l’Assemblée nationale devient ministre de l’Éducation. Soutenue par Gabriel Attal, elle a passé plus de 20 ans à Singapour où elle a travaillé dans diverses ONG avant de se lancer en politique lors des législatives de 2017.
Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Jean-Noël Barrot – 41 ans
Origine : MoDem
Fils de Jacques Barrot, ministre sous Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac, Jean-Noël Barrot est vice-président du MoDem. Il a été ministre délégué chargé de l’Europe sous Gabriel Attal et devient désormais ministre des Affaires étrangères.
Ministre de la Culture, du Patrimoine et de la communication
Rachida Dati – 58 ans
Origine : Ex-LR, déjà ministre sous Gabriel Attal
Ancienne ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy, Rachida Dati conserve son poste de ministre de la Culture. Elle reste une figure politique incontournable, maire du VIIe arrondissement de Paris, et se prépare pour les élections municipales de 2026.
Ministre des Armées et des Anciens Combattants
Sébastien Lecornu – 38 ans
Origine : Renaissance
Lecornu conserve son poste au ministère des Armées. Ancien membre de l’UMP, il rejoint Renaissance en 2016. Son mandat a été marqué par le doublement des financements militaires et la guerre en Ukraine.
Ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques
Agnès Pannier-Runacher – 50 ans
Origine : Renaissance
De retour à la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, ancienne haute fonctionnaire, est connue pour son positionnement pro-nucléaire.