Les principales mesures annoncées par Emmanuel Macron
- Confinement. « Ce mardi à midi, et pour 15 jours, nos regroupements seront réduits. Se promener, retrouver ses amis dans le parc, la rue, ne sera plus possible »
- Déplacements. « Seuls doivent demeurer les trajets nécessaires, avec les consignes spécifiques ».
- Télétravail. « Toutes les entreprises doivent s’organiser pour mettre en place le travail à distance »
- Municipales. « J’ai décidé que le second tour des élections municipales serait reporté »
- Réformes. « J’ai décidé que toutes les réformes en cours seraient suspendues, y compris la réforme des retraites. Dès mercredi, en conseil des ministres, sera présenté un projet de loi permettant au gouvernement de répondre à l’urgence et, lorsque nécessaire, de légiférer par ordonnances. Ce projet sera soumis au Parlement dès jeudi »
- Armée. « Un hôpital de campagne du service des armées sera déployé dans les jours à venir en Alsace. Les armées apporteront aussi leur concours pour déplacer les malades des régions les plus affectées et ainsi réduire la congestion des hôpitaux »
- Frontières. « Dès midi, les frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen seront fermées. Tous les voyages entre les pays européens et l’Union européenne seront suspendus. Les Français qui sont à l’étranger et souhaitent rentrer pourront bien rejoindre leur pays »
- Entreprises. « [Il y aura] un report de charges fiscales et sociales, report d’échéances bancaires, et une garantie de l’Etat à hauteur de 300 milliards d’euros pour tous les prêts contractés par les plus petites entreprises. Dès demain, les factures et les loyers seront suspendus » (pour les PME)
Quelles sont les règles de confinement dans la Loire ?
La rumeur qui a circulé de manière intense sur les réseaux sociaux dimanche soir s’est en partie confirmée avec le discours d’Emmanuel Macron ce lundi soir. Un confinement presque total de la population va débuter ce mardi 17 mars à partir de midi. Les règles de ce confinement n’ont pas été directement détaillées par le chef de l’Etat, mais par Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, dans la soirée. Les déplacements et les sorties sont réduites désormais à leur strict minimum. Alors que crèches, écoles, commerces et restaurants sont déjà fermés, se réunir entre amis ou même en famille sera proscrit. Sortir dans les parcs ou dans la rue également. Seront autorisés les déplacements pour faire ses courses ou se soigner. Emmanuel Macron a aussi évoqué des sorties pour « faire une activité physique », mais en solitaire. Voici le détail des mesures de confinement livré par Christophe Castaner :
- Se réunir en groupe, jouer dans un parc est interdit, il faut « renoncer aux déjeuners en famille, à voir ses amis, aux activités associatives tant qu’il ne s’agit pas de mission d’assistance ». Faire de l’exercice physique ou sortir son chien est possible, mais uniquement à titre individuel, autour du domicile et sans aucun rassemblement.
- Se déplacer est aussi interdit, sauf pour faire ses achats de première nécessité dans les commerces autorisés, se rendre auprès d’un professionnel de santé, se déplacer pour la garde de ses enfants ou le soutien des personnes vulnérables, ou pour se rendre à son lieu de travail quand le télétravail est impossible.
- Pour se déplacer il faudra télécharger une attestation en ligne sur le site du ministère de l’intérieur, la remplir « pour préciser la nature de son déplacement ». Un papier libre sera toléré pour ceux qui n’ont pas d’imprimante. « Ceux qui disposent de cartes professionnelles seront invités à le présenter ».
- Un dispositif de contrôle est mis en place par les forces de l’ordre, avec 100 000 policiers et gendarmes disposés sur des points de contrôles fixes et mobiles, sur les axes principaux et secondaires. Contrôle des véhicules, mais aussi des piétons.
- La violation de ces règles sera punie d’une amende pouvant atteindre 38 euros, mais qui pourrait aller ensuite jusqu’à 135 euros.
Comment évolue la situation dans la Loire ?
Lundi 16 mars, selon Santé publique France, le nombre de cas de coronavirus dans le pays est passé à 6 633 depuis le début de l’épidémie. La France compte 1 210 personnes contaminées de plus en 24 heures. Le bilan passe à 148 morts dont 21 supplémentaires dans les dernières 24 heures. Quelques heures plus tôt, Jérôme Salomon a évoqué au micro de France Inter une situation qui « se détériore très vite » avec un nombre de cas « qui double tous les trois jours ». Dimanche, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, avait avoué sur Franceinfo que l’épidémie allait toucher « probablement » la moitié des Français. La France est loin de la situation italienne mais elle a 8 à 9 jours de retard et suit une courbe similaire. Le 8 mars dernier, l’Italie passait en effet le cap des 6 000 cas. Elle en compte près de 28 000 aujourd’hui. L’explosion du coronavirus en France fait craindre un engorgement des hôpitaux. Les spécialistes alertent en plus sur une sous-évaluation des cas avec sans doute des malades non identifiés, ayant peu ou pas de symptômes (porteurs sains) mais qui peuvent se révéler très contagieux pour leur entourage.
C’est dans ce contexte que Le Monde a pu se procurer dimanche 15 mars des modélisations confidentielles, réalisées par le groupe de scientifiques qui conseillent l’Elysée. Celles-ci chiffrent en plusieurs centaines de milliers de morts les victimes du coronavirus en France si rien n’était fait. « En l’absence de toute mesure de prévention ou d’endiguement », l’épidémie de Covid-19 pourrait provoquer 300 000 à 500 000 morts. Attention cependant : aussi alarmistes soient-elles, ces modélisations sont purement théoriques et montrent surtout le potentiel destructeur du virus. « Ce scénario a été calculé en retenant les hypothèses de transmissibilité et de mortalité probables les plus élevées, et ce en l’absence des mesures radicales de prévention et d’éloignement social qui viennent d’être prises », précise le journal.