On pourrait le surnommer le roi, le roi des escrocs. Rémi Janacek a même son groupe Facebook « Mais où est Rémi Janacek ». L’homme de 33 ans, natif de Feurs, est recherché pour de nombreuses escroqueries dans la Loire mais aussi dans le Rhône. Il vient d’être condamné mardi par le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône. L’homme n’était pas présent à son procès car toujours en fuite et la police n’arrive pas à mettre la main sur lui.
Entre 2010 et 2014, l’homme, surnommé l’escroc des lotos, a escroqué de nombreuses personnes dans le Rhône, la Loire, L’Eure et les Pyrénées-Orientales.
Poursuivi pour escroquerie et abus de confiance, il a commencé par monter une société de production cinématographique. Il promettait de réaliser de grandes productions dans la région et demandait des fonds à des sociétés privées et ne donnait plus de nouvelles. « L’homme avait l’art de s’évaporer dans la nature après avoir pris l’argent » explique l’une des personnes qu’il a escroquées.
Lors de l’audience mardi à Villefranche-sur-Saône, une dizaine d’associations était présente comme des sociétés d’animation, des pizzerias et des boîtes de nuit. Tous décrivent un homme charmeur, qui paraissait honnête et qui présentait bien. Rémi Janacek proposait des événements à de nombreuses associations. Il se présentait comme booker de concerts. Il vendait des prestations pour faire venir en région Auvergne-Rhône-Alpes des artistes comme Matt Pokora, Jennifer, Earth Wind and Fire, Jean-Luc Lahay ou Maitre Gimes. Il proposait aussi des soirées promotionnelles dans les boîtes de nuit avec la venue de l’équipe du film « Rien à déclarer » de Dany Boon. « Rien ne lui faisait peur et plus c’était gros et plus ça passait » raconte le patron d’une boîte de nuit de Saint-Etienne.
Le préjudice s’élève à plusieurs milliers d’euros. Même dans des cas où la santé d’un enfant était en jeu, l’homme continuait son escroquerie. L’association de soutien à une jeune garçon malade, Maxence, atteint d’une maladie rare s’est aussi fait rouler dans la farine. Il lui a promis de sortir un disque que le jeune garçon n’a jamais vu venir. Encore une fois, l’homme s’est volatilisé avec l’argent. La société de l’escroc « Podium Apocalypse » n’existait pas à la chambre de commerce. Aucune existence légale. Les clients payaient les factures et les prestations n’arrivaient jamais.
En 2011, une boîte de nuit du Rhône porte plainte pour abus de confiance. L’escroc avait alors déclaré qu’il était victime d’une usurpation d’identité. En 2009 il fut aussi condamné à Montbrison pour abus de confiance. Aujourd’hui, la personnalité du prévenu intrigue le tribunal. Croit-il vraiment être un producteur de spectacles, un bookeur ou agent de stars ?
Pour le procureur de la république, « c’est un illusionniste, un escroc professionnel ».
Lors de son procès mardi à Villefranche-sur-Saône, il a été condamné à trente mois de prison ferme. Un mandat d’arrêt a été ordonné à son encontre. 30 000 euros de dommages et intérêts ont été accordés aux parties civiles. Pour espérer voir cet argent, les parties civiles se sont rapprochées des associations de victimes. Le prévenu,en fuite, a dix jours pour faire appel de la décision de justice.