
Le phénomène des dépôts sauvages est devenu une véritable plaie pour les collectivités locales. Chaque jour, des objets encombrants, tels que des réfrigérateurs rouillés, des canapés usés ou des matelas défoncés, s’accumulent sur les trottoirs, offrant un spectacle désolant. À Saint-Étienne, ce fléau représente un véritable défi logistique et financier, avec près de 800 tonnes de déchets collectées en 2024, mobilisant dix agents municipaux à temps plein et un coût annuel estimé à 400 000 euros.
Un problème récurrent et national
La gestion des dépôts sauvages n’est pas un problème isolé. Ce phénomène touche de nombreuses villes en France, avec des volumes de déchets souvent équivalents, voire supérieurs, dans des communes de taille plus modeste. Collecter ces dépôts exige des moyens humains et matériels considérables, tandis que leur traitement pose des questions écologiques et organisationnelles. Bien que la municipalité dispose de sa propre déchèterie, tous les déchets ne peuvent être triés faute de ressources suffisantes.
Signalement et intervention rapide
Pour aider à réduire ces déchets abandonnés, les habitants peuvent utiliser l’application MobiliSÉ, qui permet de signaler un dépôt sauvage en quelques clics. Ce dispositif intègre une rubrique spécifique à la propreté, avec la possibilité de joindre des photos. Une fois informés, les services municipaux interviennent généralement dans un délai de 24 à 48 heures. Cependant, cette efficacité opérationnelle peut paradoxalement encourager certains à ne pas se rendre en déchèterie, comptant sur la réactivité des collectes municipales.
Un arsenal répressif renforcé
Face à la recrudescence des incivilités, la municipalité a décidé de renforcer son arsenal répressif. Dès cette année, dix caméras de vidéoverbalisation nomades seront installées dans les zones stratégiques, telles que les points d’apport volontaire pour le verre ou les vêtement. Ces dispositifs permettront à la ville de verbaliser directement les contrevenants, sans recours au procédure judiciaire classique. Parallèlement, deux nouveaux policiers municipaux seront recrutés pour mener des enquêtes spécifiques sur ces dépôts, portant leur effectif total à trois. Les amendes oscilleront entre 135 euros pour les déchets courants et 200 euros pour les déchets polluants.
Collecte des encombrants : un service sous conditions
Tous les objets abandonnés sur la voie publique ne relèvent pas forcément d’un acte d’incivilité. La ville propose un service gratuit de collecte des encombrants, réservé aux personnes sans véhicule, à mobilité réduite ou âgées. Ce service, limité à un mètre cube de déchets, n’inclut toutefois pas certains types de déchets, tels que les pneus, les gravats ou les cartons. Les usagers doivent prendre rendez-vous via la plateforme Saint-Étienne Bonjour et respecter des consignes précises pour le dépôt.
Une baisse des volumes collectés
Malgré l’ampleur du phénomène, une diminution notable des encombrants collectés a été observée en 2024, avec 97 tonnes contre 117 tonnes en 2023. Ce recul reflète les efforts de sensibilisation et l’efficacité croissante des dispositifs mis en place. Toutefois, avec les nouvelles restrictions d’accès aux déchèteries de la métropole, notamment l’instauration d’un QR code et d’un nombre de passages limités, la municipalité redoute une augmentation future des dépôts sauvages.