Ce virage stratégique marque une étape importante dans l’histoire de cette PME locale, qui conjugue savoir-faire traditionnel et innovation.
Dans l’usine de Renaison, Philippe Collet, directeur de l’entreprise éponyme, présente fièrement cette nouveauté. « Le dispositif mélange les fruits avec du lait de coco. Les flashs lumineux que vous voyez, c’est de la lumière pulsée : nous n’utilisons pas de conservateurs chimiques », explique-t-il, devant une chaîne de production où défilent des petits pots au contenu rose pâle, prêts à être empaquetés. Une illustration concrète de la volonté de Maison Collet d’allier qualité, durabilité et innovation.
Un site dédié à la production végétale
Pour répondre à la demande croissante de produits végétaux, Maison Collet a investi massivement. En face du site historique de la laiterie, le groupe a inauguré en 2021 un site entièrement dédié à la fabrication de desserts composés à 100% de matières végétales, baptisé Végétal et Santé. Cet investissement de 17 millions d’euros a permis à l’entreprise de s’équiper de machines françaises, un choix stratégique qui s’est avéré salvateur lors de la pandémie de Covid-19, épargnant Maison Collet des retards de livraison.
Le végétal, un marché en pleine expansion
Le marché des desserts végétaux connaît une progression notable. Selon des données de Circana partagées par Maison Collet, les alternatives végétales (desserts, substituts à la viande et aux produits laitiers) représentent 2,1% des volumes en 2024, avec une croissance de 3,5% par rapport à 2023. Maison Collet a d’abord lancé ses produits sur le marché britannique avant de les proposer en France sous la marque l’Atelier Dessy.
La responsable marketing et innovation, Christelle Aussedat, résume ainsi la stratégie : « Aujourd’hui, soit les produits végétaux sont goûteux mais chers, soit ils sont abordables mais peu gourmands. Nous voulons proposer des desserts accessibles et de qualité. » Grâce à sa maîtrise de la production en interne, Maison Collet peut offrir ses produits à un prix compris entre 1,89 et 2,39 euros pour quatre pots.
Une diversification ambitieuse pour 2025
Fort d’un chiffre d’affaires qui a doublé en deux ans, passant de 20 millions d’euros en 2022 à 40 millions en 2024, Maison Collet ne compte pas s’arrêter là. La prochaine étape ? Lancer en 2025 des skyrs végétaux à base de graines de fava, une légumineuse innovante, ainsi qu’un skyr classique sous la marque Baïko. « Ce marché explose : 41,5% des foyers français achètent des produits de ce type, soit près d’un foyer sur deux », précise Christelle Aussedat.
Un défi face aux géants du secteur
L’objectif de Maison Collet est clair : démocratiser le végétal tout en conservant son identité de PME locale, et ce, face à des géants comme Andros ou Danone. « Nous voulons challenger ces acteurs tout en restant fidèles à notre ADN familial », souligne Aussedat.
Depuis trois générations, Maison Collet est dirigée par la famille éponyme, aujourd’hui incarnée par Eric, Philippe et Alain Collet. Si le capital reste majoritairement familial, l’entreprise s’appuie également sur des investisseurs industriels pour accompagner son développement, dont les noms restent confidentiels.
Avec l’Atelier Dessy, Maison Collet s’inscrit dans une dynamique prometteuse, alliant tradition et innovation pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs et prendre part à la transformation du paysage alimentaire.