
Les gestionnaires des micro-crèches locales dénoncent des mesures qu’ils jugent irréalistes et potentiellement destructrices pour leur modèle économique et social.
Micro-crèches, maxi-contraintes
Le projet prévoit notamment l’obligation, d’ici au 31 décembre 2025, de remplacer 40 % des salariés actuels diplômés de l’Éducation nationale par des professionnels titulaires de diplômes d’État spécifiques, obtenus en un à trois ans. Une mesure jugée infaisable par les gestionnaires de ces structures, qui peinent déjà à recruter dans un secteur où les candidatures qualifiées sont rares.
Pour Karine Di Pascuale, gérante des micro-crèches La Maison Champignon, la situation est alarmante, explique t’elle au Progrès :
« Ces gens-là n’existent pas ! Nous avons déjà du mal à recruter, mais des personnes diplômées d’État dans ce domaine, il n’y en a tout simplement pas. »
De son côté, Christelle Chabanas dans les colonnes du Progrès, à la tête de la micro-crèche Absolem sur le cours Fauriel, souligne une approche différente dans leurs recrutements :
« Cela fait bien longtemps que nous n’embauchons plus un diplôme, mais une personnalité. »
Un impact majeur sur les familles
Les gestionnaires s’inquiètent également des répercussions de ces mesures sur la pérennité de leurs structures, et plus largement sur les familles. Avec un tarif moyen de 10,80 euros par heure, les micro-crèches se battent déjà pour maintenir un équilibre entre qualité d’accueil et viabilité économique.
« Souvent, on nous parle de lucrativité, mais cela fait dix ans qu’on la cherche », ironise Karine Di Pascuale.
Face à ces contraintes, deux options semblent se dessiner :
- Une baisse de la qualité d’accueil, jugée inenvisageable par les gestionnaires.
- Ou pire, la fermeture des structures, ce qui priverait les familles d’un mode de garde essentiel.
Les inquiétudes montent chez les parents, d’autant plus que la plupart des micro-crèches locales affichent déjà complet jusqu’à 2025, voire 2026.
Un manque de concertation
Les fédérations nationales (FFEC, FESP, Remi, Fédésap) ont publié un communiqué appelant à « sauver ma micro-crèche », dénonçant un décret élaboré sans concertation avec les acteurs de terrain. Les gestionnaires locaux partagent ce sentiment d’injustice :
« C’est la première fois qu’une décision aussi lourde est prise sans nous consulter. Nous demandons simplement d’ouvrir le dialogue », insistent-ils.
Un avenir incertain
Dans un contexte où le gouvernement reste sous pression pour de nombreuses réformes, les micro-crèches espèrent une prise en compte rapide de leurs préoccupations. Mais, pour l’instant, les perspectives de discussions semblent lointaines, laissant ces structures face à des incertitudes préoccupantes pour leur avenir, celui de leurs employés, et surtout celui des enfants qu’elles accueillent.