Photos intimes et messages obscènes : un homme de 80 ans victime sur internet

Cette histoire a commencé il y a presque un an lors d’une rencontre en ligne. Ce Stéphanois de 80 ans échange avec une jeune femme de 31 ans. Malgré la différence d’âge, pour le retraité, « cela semblait vraiment sérieux, nous avions de nombreux points communs, et cette femme paraissait belle« , annonce la victime avec émotion.

Cependant, ce conte de fées se transforme rapidement en cauchemar lorsque la jeune femme commence à demander de l’argent. Les messages de la personne deviennent de plus en plus menaçants au fil des semaines. Des photos intimes de l’homme piégé, nu, ainsi que de ses parties intimes, ont été diffusées accompagnées de messages très suggestifs.

Des photos intimes de l’homme piégé, nu, ainsi que de ses parties intimes

« Ce n’est pas moi, je n’ai jamais pris ces photos« , affirme l’homme de 80 ans. Celui-ci a décidé de contacter la police lorsque les photos ont été envoyées par mail à de nombreux destinataires, la police en dénombrant 214. La victime se dit horrifiée par l’affaire.

Les brigades de police judiciaire spécialisées dans les enquêtes relatives à la cyberdélinquance ont tenté de remonter jusqu’aux auteurs de cette tentative d’escroquerie, qui ne ressemblent en rien à la belle jeune femme de 31 ans. « Avec internet, on peut remonter à l’origine des messages. Mais une fois qu’on arrive à destination, on se retrouve souvent dans des cybercafés d’Afrique de l’Ouest », explique un agent de la police. « Il est impossible d’identifier ces individus que l’on appelle les brouteurs« .

« J’ai vu votre profil, vous avez l’air charmant, pouvons-nous faire plus connaissance par message privé ? »

Installés en Côte d’Ivoire, au Mali ou au Maghreb, les brouteurs sévissent sur le net et font d’innombrables victimes au quotidien. Leur arme : l’amour. Cela serait presque beau et romantique si tout cela n’était pas une escroquerie (avec un grand « E » là aussi !) visant à soutirer de l’argent à la victime. Ils sont présents sur tous les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, TikTok, LinkedIn, Twitter… Le terme « brouteur » est utilisé pour désigner des individus se nourrissant sans grande difficulté, les assimilant à des bovins qui n’ont qu’à baisser la tête et brouter l’herbe qui leur est gracieusement offerte.

Tout commence par un message simple, d’une sincérité à toute épreuve, prompte à nous émouvoir au plus profond de nos entrailles : « J’ai vu votre profil, vous avez l’air charmant, pouvons-nous faire plus connaissance par message privé ? » Séduite (qui ne le serait pas ?), la proie s’empresse d’envoyer un message au bel et sombre inconnu (ou à la sublime bombe blonde doublement avantagée) qui aurait flashé sur son humble personne. Très vite, le dialogue s’engage et bien évidemment, le brouteur tombe irrémédiablement (et incroyablement vite) amoureux de sa proie. Veuf ou divorcé, avec ou sans enfant, travaillant dans l’armée ou en tant que revendeur de voiture, l’arnaqueur se fait passer pour un homme malheureux (ou une femme fragile, déçue des hommes) ayant perdu foi en l’amour. Il se crée un faux profil sur les réseaux, à partir de profils réels de personnes séduisantes.

Ne donnez jamais d’argent sur internet à des personnes que vous n’avez jamais vues

Bien que se disant fragilisé par l’amour, il déclare rapidement sa flamme à la victime en qui il avoue avoir confiance. Il sent qu’avec elle, c’est différent, qu’il pourrait l’aimer, la chérir jusqu’à l’infini, la choyer comme jamais. Puis, c’est l’engrenage : des frais improbables pour venir voir sa victime par exemple. La victime, amoureuse ou amoureux transis, paye sans renâcler, sans se poser de questions. Des sommes parfois considérables s’envolent dans les airs, par centaines de milliers d’euros parfois. On ne le rappellera jamais assez, ne donnez jamais d’argent sur internet à des personnes que vous n’avez jamais vues, que vous ne connaissez pas, même si c’est une belle jeune femme, ou un beau jeune homme séduisant.