Deux contrôleurs ont retiré leurs protections contre le covid pour exercer leur métier dans les transports en commun de Saint-Étienne. La Stas est montée au créneau en apprenant les faits. Ils ont été rapidement mis à pied et sont passés par le conseil de discipline. Ils pourraient être licenciés pour faute grave.
Lors des faits, le14 mai, les conditions météo sont extrêmement humides. Les deux contrôleurs portent des lunettes. Comme l’impose la direction de la Stas, ils portent un masque et une visière de protection. « Impossible de faire son travail correctement » nous explique-t-on. La buée envahit les lunettes. Un problème dont la Stas était au courant. Le 11 mai, le souci est remonté. « La direction ne répond pas ».
Les syndicats montent au créneau
Un responsable de la Stas est venu voir les agents dans le tramway pour leur ordonner de remettre leurs visières. Vu les conditions météo, ils ont expliqué qu’il était impossible de travailler avec cette buée sur le plastique. La direction de la Stas leur impose, à la suite, une mise à pied immédiate.
Le 22 mai, les deux contrôleurs de la Stas passent en conseil de discipline. Deux cadres sur trois ont demandé leur licenciement. Le troisième cadre, lui, a demandé la rétrogradation. « Comment est-il possible de risquer de perdre son travail alors qu’ils ne voyaient pas leur environnement le plus proche ? » annonce la CGT.
La STAS a certainement eu peur de procès de la part des utilisateurs des transports en commun. Cependant, l’un des agents avait présenté un dossier complet qui montrait les démarches qu’il avait mises en place pour trouver un produit antibuée chez un opticien. Pourtant le conseil de discipline a mis de côté toute explication.
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À nos confrères du Progrès, Ludovic Jourdin, directeur général de la Stas s’exprime en expliquant que « la procédure disciplinaire dont ils font l’objet n’est pas en lien avec l’enlèvement de leur visière. Elle a été ouverte parce qu’ils ont délibérément refusé de réaliser une mission confiée par leur hiérarchie et n’ont pas appliqué des consignes de sécurité, de manière réitérée. D’autre part, l’un d’entre eux a mis hors circulation des documents indispensables à la sécurité de ses collègues » (…) « Le 11 mai, lors d’une opération de distribution de masques auprès des voyageurs, ces deux agents vérificateurs ont refusé de porter leur équipement de protection malgré les demandes réitérées de leur responsable. Le 14 mai, les deux mêmes salariés ont persisté à ne pas porter leur visière et ont refusé de mener une opération de contrôle auprès des voyageurs ». Les deux agents auront les délibérés d’ici quelques jours.