
Le tribunal a également décidé de lui retirer l’autorité parentale et d’imposer un suivi sociojudiciaire de cinq ans, avec obligation de soins.
L’alerte donnée par l’hôpital
En juin 2020, un grand prématuré né en février est admis en urgence au centre hospitalier de Saint-Étienne dans un état critique. L’enfant présente des symptômes caractéristiques du syndrome du bébé secoué : hématomes sous-duraux, hémorragies rétiniennes, côtes fracturées et une fracture du fémur.
Les examens confirment un traumatisme sévère causé par des secousses violentes. Le père, placé en garde à vue avec la mère, avoue rapidement avoir secoué l’enfant « une dizaine de fois » pour tenter de calmer ses pleurs incessants.
Un retour sur les aveux
À la barre, le 17 septembre, le père change de version. Il affirme avoir avoué sous la pression de la garde à vue et met en cause le diagnostic médical. « Les médecins se sont trompés », déclare-t-il, niant tout acte volontaire.
Cette défense, qualifiée de « déni total » par le parquet, n’a pas convaincu le tribunal. L’avocate du prévenu a plaidé la relaxe, estimant que des investigations supplémentaires auraient pu lever le doute. Cependant, le tribunal a jugé qu’il n’existait « aucun doute raisonnable » sur la culpabilité du père.
Un verdict sévère
La condamnation prononcée reflète la gravité des faits. Le père devra purger un an de prison ferme, tandis que l’autre moitié de la peine reste assortie de sursis. Outre le retrait de l’autorité parentale, il devra poursuivre les soins entamés pour gérer sa violence et son impulsivité.
Le parquet avait requis 30 mois de prison, dont 10 ferme, ainsi que des mesures de protection pour l’enfant, aujourd’hui placé dans un cadre sécurisé.