
La révocation d’une précédente condamnation avec sursis de six mois, datant de juillet 2024, porte la peine ferme totale à dix-huit mois, accompagnée d’un mandat de dépôt immédiat.
Le 18 mars dernier, une jeune femme de 25 ans s’est présentée au commissariat pour dénoncer les agissements violents de son compagnon, également collègue de travail. Les faits dénoncés, survenus le 14 mars, incluaient une tentative d’étranglement particulièrement grave.
Selon les éléments présentés au tribunal, cette relation de quatre mois était marquée par des épisodes de violence répétés, alimentés par l’alcoolisme chronique de l’homme. Les week-ends du couple étaient régulièrement entachés d’agressions : arrachage de cheveux, coups portés à la tête, et même des menaces avec un couteau placé au niveau de la gorge dans un geste d’intimidation.
L’incident du 14 mars a débuté par une simple observation concernant des travaux. La situation a rapidement dégénéré, culminant avec la tentative d’étranglement. La magistrate a souligné que la victime avait exprimé avoir « cru mourir » durant cette agression. Après s’être réfugiée dans les toilettes avec l’intention d’alerter les forces de l’ordre, elle a finalement été laissée tranquille par son agresseur.
Des messages révélateurs de manipulation
Dès le lendemain, l’homme a multiplié les messages téléphoniques exprimant de prétendus regrets, tout en suppliant sa compagne de ne pas révéler les faits. Ces communications trahissaient davantage une préoccupation pour les conséquences judiciaires qu’une réelle remise en question de ses actes.
Lors de ses premiers interrogatoires, le prévenu avait catégoriquement nié les violences, n’hésitant pas à présenter la victime comme une personne « instable » qu’il fallait « maîtriser ». Il avait également minimisé sa consommation d’alcool et dépeint leur relation comme purement physique.
Face au tribunal, l’homme a finalement admis son addiction et les violences commises, évoquant un « état second » causé par l’alcool. Il a affirmé avoir entamé un sevrage et pris contact avec un centre spécialisé dans le traitement des addictions.
Cette condamnation fait suite à une précédente sanction prononcée en juillet 2024 pour des faits similaires commis sur une autre compagne. Cette récidive a particulièrement marqué les débats, la magistrate soulignant que les premières sanctions auraient dû constituer un électrochoc suffisant.
Des conséquences dramatiques pour la victime
L’avocate de la partie civile a détaillé les répercussions psychologiques graves subies par sa cliente : développement d’idées suicidaires et comportements d’automutilation, confirmés par expertise médicale. Ces éléments ont pesé lourd dans la décision finale du tribunal.
La procureure s’est montrée dubitative quant à la sincérité de la prise de conscience du prévenu, pointant sa capacité à adapter son discours selon les circonstances. Elle a insisté sur la dangerosité de l’individu et les risques de récidive pour justifier ses réquisitions.
L’avocate de la défense a tenté d’expliquer la dérive de son client par le décès de sa mère et les difficultés personnelles qui ont suivi. Elle a également souligné sa situation professionnelle stable et son logement, plaidant pour un aménagement de peine qui n’a pas été accordé.
Le tribunal a prononcé une condamnation dépassant les réquisitions du parquet. Outre la peine d’emprisonnement, le jugement comprend :
- Une obligation de soins
- Une interdiction d’entrer en contact avec la victime et son ancienne compagne
- Le versement d’une provision de 2 000 euros à la partie civile
- Un renvoi en décembre pour statuer sur les dommages et intérêts définitifs
L’audience s’est achevée par les excuses du condamné adressées à sa victime, clôturant ainsi une affaire qui illustre la gravité des violences conjugales et la nécessité d’une réponse judiciaire ferme face à la récidive.