
Illustration - Police Nationale de la Loire
Un contrôle routier qui tourne mal
Le 4 mai dernier, en plein après-midi, les gendarmes effectuent un contrôle d’alcoolémie dans la commune de Saint-Just-en-Chevalet. Vers 16h30, ils arrêtent un véhicule équipé d’un éthylotest antidémarrage. Pourtant, le conducteur affiche un taux d’alcoolémie de 1,4 g/l de sang, bien au-delà de la limite légale de 0,5 g/l.
Interpellés, le conducteur et sa compagne expliquent qu’ils étaient simplement sortis « pour acheter des gâteaux ». À la barre du tribunal, Madame confie qu’elle aurait soufflé à la place de son mari pour démarrer la voiture.
Des justifications confuses
« Au départ, c’est moi qui conduisais, mais j’ai eu mal au genou, donc il a pris le volant, » déclare la femme à la barre. Elle affirme n’avoir pas pensé à couper le contact lorsqu’ils ont échangé les rôles. « Je m’en veux, mais à aucun moment je ne me suis dit qu’il avait de l’alcool dans le sang. »
De son côté, l’homme reconnaît qu’il venait de fêter l’obtention de son permis moto, tout juste repassé après une annulation pour conduite en état d’ivresse en 2022. Il plaide l’ignorance : « Je ne pensais pas avoir ce taux. »
Un lourd passif judiciaire
Pour le conducteur, ce passage devant le tribunal n’est pas une première : il comparaissait pour la sixième fois pour des faits similaires. « La prochaine confrontation avec la police ou la gendarmerie vous amènera en comparution immédiate, » avertit Xavier Laurent, procureur de la République à Roanne.
Le parquet a requis une peine de 15 mois d’emprisonnement, dont 3 mois assortis d’un sursis probatoire pour l’homme, ainsi qu’une amende de 500 euros pour sa compagne.
Un jugement exemplaire
Le tribunal s’est montré plus sévère à l’encontre du multirécidiviste. Ce dernier a été condamné à 18 mois de prison, dont 10 mois de sursis probatoire renforcé, avec une obligation de soins. Son permis de conduire a été annulé, et il devra conserver un dispositif antidémarrage sur son véhicule pendant trois ans supplémentaires.
La compagne, quant à elle, s’en sort avec une amende allégée à 300 euros. Une sanction qui souligne néanmoins sa responsabilité dans cette tentative de contournement du dispositif de sécurité.
Ce nouvel épisode judiciaire rappelle l’importance des dispositifs de prévention comme les éthylotests antidémarrage, tout en mettant en lumière les stratégies parfois mises en œuvre pour les contourner.