
Cette entreprise emblématique, premier fabricant français de contenants isothermes et fleuron de l’industrie locale depuis 1956, voit ses ateliers paralysés par la mobilisation de la quasi-totalité de son personnel ouvrier.
Dès le mardi matin, Pascal Seneclauze, dirigeant de l’entreprise, s’est rendu sur le piquet de grève installé à l’entrée du site pour tenter d’amorcer le dialogue avec les représentants du personnel. Cette démarche témoigne de l’urgence de la situation pour une société qui accumule les retards de livraison dans un contexte économique déjà tendu.
Vingt-cinq salariés mobilisés contre l’érosion des primes
Environ vingt-cinq employés des ateliers ont rejoint ce mouvement de grève illimitée lancé lundi, représentant la quasi-totalité des effectifs de production. Leur revendication principale porte sur la restauration des primes d’été et de fin d’année, partiellement supprimées par une décision unilatérale de la direction.
Cette mesure, prise sans concertation préalable selon les grévistes, constitue le point de rupture d’une dégradation progressive des conditions salariales. La colère des salariés a été attisée par la fin simultanée du contrat de trois intérimaires sur sept, décision annoncée le même jour que le déclenchement du mouvement social.
Sept années de difficultés économiques invoquées
Les employés mobilisés pointent du doigt une détérioration constante de leur situation depuis le rachat de l’entreprise il y a sept ans. Ils dénoncent la dégringolade du montant de leurs primes, symbole selon eux d’une gestion qui privilégie la rentabilité au détriment du personnel historique de cette société familiale créée par Jean Olivo.
Cette frustration s’enracine dans le contraste entre la reconnaissance internationale d’Olivo sur son marché de niche et la pression salariale exercée sur les équipes. Les salariés peinent à accepter ces restrictions dans une entreprise qu’ils considèrent en très bonne santé économique.
Des négociations qui avancent mais sans garantie
Florent Arrestais, délégué syndical, a fait état d’échanges constructifs avec la direction. Les salariés ont pu exprimer leurs difficultés face à l’augmentation générale du coût de la vie, expliquant que leurs charges domestiques progressent parallèlement à celles de l’entreprise. Cette approche pédagogique semble porter ses fruits lors des premières discussions.
Les négociations de l’après-midi ont permis un rapprochement significatif des positions, sans toutefois aboutir à un accord définitif. L’absence de signature d’un document officialisant les engagements pris maintient l’incertitude sur la reprise du travail, les grévistes conditionnant leur retour à l’obtention de garanties écrites.
Un précédent récent qui interroge
Ce conflit fait écho à un mouvement de protestation survenu en décembre dernier pour des revendications similaires. Bien que cette première grève n’ait duré que deux heures, la persistance des problèmes sept mois plus tard révèle l’échec du dialogue social à cette époque.
Cette récurrence des tensions sociales questionne la stratégie de gestion des ressources humaines dans une entreprise de quarante salariés qui affichait 8,4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, malgré un recul par rapport à l’exercice précédent.
Enjeux stratégiques pour un leader de niche
Au-delà des aspects salariaux, cette crise sociale survient à un moment délicat pour Olivo, qui doit gérer des retards de commandes dans un secteur où la réactivité constitue un avantage concurrentiel majeur. Pour une entreprise leader sur le marché français des conteneurs isothermes, ces dysfonctionnements internes risquent d’affecter sa réputation auprès d’une clientèle exigeante.