Il aura ce poids toute sa vie. Rémy, 19 ans est originaire de Bellegard-en-Forez, le jeune homme est en larmes dans la salle d’audience du palais de justice de Saint-Etienne. Il écoute laconiquement le déroulé du procès. Ce savignolais qui n’a aucun casier et n’a jamais eu affaire à la justice comparait pour homicide involontaire.
Le 13 janvier dernier dans la soirée, il quitte des amis à Chazelles-sur-Lyon pour se rendre à Bellegarde-en-Forez où l’attend une fête de famille. La nuit est sombre, aucune lune dans le ciel. Il fait froid, la route est glissante. Cette route de campagne est dangereuse avec tous ses virages. Lors du trajet, sa Peugeot finit par s’encastrer dans un autre véhicule. Dans la voiture d’en face la famille s’en sort indemne. Mais dans le véhicule de Rémy, la passagère de 15 ans décède sur le coup. C’est la demi-sœur de Rémy. Rémy est grièvement blessé aux jambes. Le président du tribunal consulte le dossier. Rémy n’avait pas bu d’alcool et n’avait pas consommé de stupéfiants. Sa voiture était en bon état et rien à signaler du côté du contrôle technique. Le président lui demande s’il roulait trop vite. Rémy ne se souvient de rien à cause du choc. « Lorsque il y a quelqu’un avec moi, je ne roule jamais très vite » explique-t-il. Des témoins affirment le contraire et notamment la mère de la passagère décédée. Le procureur Anne Boisgibault pense également que la vitesse était élevée. C’est ce que tente de prouver le choc terrible de la collision et l’expertise de la carcasse du véhicule. La voiture d’en face ne roulait qu’à 50km.
Rémy devra évidement vivre avec cette faute sur la conscience toute sa vie
La représentante du ministère public demande deux ans avec sursis et l’annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser durant trois ans. Elle concède que Rémy devra évidement vivre avec cette faute sur la conscience toute sa vie et qu’il faudra du temps au jeune homme pour faire le deuil ».
L’avocat de Rémy explique que son client acceptera toutes les sanctions du tribunal de Saint-Etienne. Les juges seront cléments dans cette affaire. « Compte tenu des liens avec la victime, une peine lui a déjà été infligée ». Le tribunal condamne le jeune garçon à six mois de prison avec sursis et la suspension de son permis durant un an.
Rémy avait anticipé la décision de justice. Depuis le 18 juin, il travaille comme mécanicien dans une entreprise qui se trouve à un km de son domicile et s’y rend en scooter. Après quarante-cinq jour d’incapacité et des opérations aux jambes il tente de reprendre le cours de sa vie en renouant des liens évidement tendus avec sa famille recomposée qui aura le deuil à faire de la perte de cette jeune fille de 15 ans.