
L’initiative de reconversion avait séduit les autorités locales en 2023. SSHOTE, société d’investissement pilotée par Thomas Schmider, figure connue pour son passage éclair à la présidence de l’ASSE en 2003-2004 et homme d’affaires aux multiples casquettes, avait dévoilé un programme alléchant.
Le concept MiHôtel devait transformer les lieux en établissement de standing avec dix suites réparties sur les niveaux supérieurs. L’investissement prévu s’élevait à 2,5 millions d’euros, tandis que la municipalité avait fixé le prix de cession à 650 000 euros. Un restaurant était également programmé au niveau inférieur, complété par un espace dédié au bien-être.
Eden, l’associé wellness du projet avorté
La dimension détente du complexe devait être assurée par l’entreprise Eden, spécialisée dans les activités de yoga et déjà implantée avec succès au Technopôle. Cette société, dirigée par Estelle Le Jaouën, constituait un élément clé du montage financier orchestré par SSHOTE.
Conseil municipal : l’arrêt de mort officiel
Les élus stéphanois ont entériné lundi dernier l’abandon définitif du projet par un vote annulant la transaction immobilière. Jean-Pierre Berger a apporté les précisions sur cette volte-face inattendue, révélant que les porteurs du projet avaient fait machine arrière une semaine auparavant.
Les investisseurs ont justifié leur retrait par leur incapacité à rassembler les capitaux indispensables au démarrage des travaux de transformation. Cette défaillance financière sonne le glas d’un projet qui devait redynamiser ce secteur du centre-ville stéphanois d’ici 2026.
Perdriau dégaine une pique politique bien sentie
Le maire Gaël Perdriau n’a pas résisté à la tentation de distiller une remarque acide à l’encontre d’Eric Le Jaouën, candidat Horizons dans la course aux municipales de 2026. Sa petite phrase humoristique sur la gestion des espaces restreints versus l’administration de toute la ville a fait mouche lors de la séance : « Si on ne sait pas gérer l’aménagement de 250 m2 alors pour 80 km2»…
La situation se complique par les liens matrimoniaux unissant Eric Le Jaouën à Estelle Le Jaouën, dirigeante d’Eden. Bien que revendiquant l’indépendance professionnelle de son épouse, Eric Le Jaouën reconnaît des participations croisées dans certaines structures, notamment la SCI Arlington.
Malgré cette déconvenue, l’entreprise Eden ne renonce pas à ses ambitions d’expansion. La société prévoit de concrétiser cet automne l’ouverture de sa seconde implantation stéphanoise, en déménageant de la rue Général-Foy vers la rue de la Résistance, conservant ainsi sa dynamique de développement en parallèle de son site du Technopôle.