
Depuis février 2023, la Ville a fermé ses serres municipales de Villars, jugées trop énergivores et coûteuses. Un tournant qui a poussé la municipalité à repenser entièrement sa stratégie horticole.
L’équilibre entre achats et production locale
« On a revu notre façon de faire », explique Charles Dallara au Progrès, adjoint au maire en charge des parcs et jardins. Désormais, la ville adopte une approche mixte : elle achète certaines variétés tout en continuant à en produire d’autres. Environ 50 000 euros sont consacrés chaque année à l’acquisition de plantes annuelles auprès d’un fournisseur local, les Serres de l’étang Mirabeau à La Talaudière.
En parallèle, les jardiniers municipaux ont intensifié leur travail dans les pépinières existantes pour cultiver toutes les plantes vivaces et les petits arbustes. « Si tout ce que l’on plante était payé, cela nous coûterait entre 130 et 140 000 euros », précise l’élu, soulignant ainsi les économies réalisées grâce à cette production interne.
Des économies substantielles sur l’énergie
La fermeture des serres municipales représente une économie considérable pour la Ville. En mars 2023, les dépenses énergétiques pour ces installations s’élevaient à 150 000 euros et auraient pu atteindre 600 000 euros avec la flambée des prix du gaz et de l’électricité. Les pépinières, qui ne nécessitent pas de chauffage, permettent de réduire significativement cette facture.
« Le service public est le même. En termes de quantité, nous plantons toujours autant », assure Charles Dallara. Selon lui, la crise énergétique a simplement « accéléré le processus » d’une réflexion qui aurait de toute façon eu lieu dans les années à venir.
Des plantations adaptées au changement climatique
Au-delà des considérations économiques, la Ville a également repensé son fleurissement sous l’angle écologique. « Désormais, on choisit des plantations qui sont moins consommatrices d’eau. Cela devenait anachronique », reconnaît l’adjoint au maire dans les lignes du Progrès.
Euphorbes, dracaena, bananiers… Les espèces sélectionnées aujourd’hui diffèrent de celles d’autrefois et sont spécifiquement choisies pour leur résistance à la sécheresse. Cette transition vers des plantations plus économes en eau s’accompagne d’autres techniques écologiques comme le paillage des massifs, qui consiste à recouvrir le sol d’écorces de sapin ou de cacao pour préserver son humidité.
La durabilité prime sur l’éclat
Si les massifs stéphanois peuvent parfois sembler moins éclatants qu’auparavant, ce choix relève d’une stratégie délibérée en faveur de la durabilité. « Il vaut mieux des plantations moins colorées, mais qui vivent plus longtemps », affirme Charles Dallara, privilégiant la pérennité à l’effet visuel immédiat.