
Face aux révélations d’un collectif, la municipalité contre-attaque en dénonçant des « manœuvres politiques » à moins d’un an des municipales.
Une erreur budgétaire qui fait scandale
La controverse éclate autour d’un supposé surplus de financement accordé aux écoles privées sur la base de déclarations d’effectifs erronées. Selon les accusations portées par un collectif, ces établissements auraient bénéficié de 270 000 euros indûment versés sur six années consécutives.
Dominique Manin, adjointe municipale en charge de l’éducation, reconnaît une erreur involontaire mais en minimise la portée. Elle évoque une confusion administrative concernant une classe passerelle de petite maternelle, sans remettre en cause l’intégrité du processus global de financement.
Une enquête aux conclusions limitées
L’investigation menée par la municipalité, en collaboration avec l’inspection d’académie et la direction diocésaine, bute sur l’impossibilité de vérifier rétroactivement les données sur plusieurs années. Cette limitation technique complique l’établissement de la vérité sur l’ampleur réelle des dysfonctionnements.
En réponse immédiate, la ville s’engage à rediriger 34 000 euros initialement destinés au privé vers les écoles publiques pour l’année en cours. Cette mesure corrective vise à apaiser les tensions tout en affirmant la bonne foi municipale.
Le maire pointe du doigt l’opposition
Gaël Perdriau adopte une stratégie offensive en s’attaquant directement aux motivations de ses détracteurs. Il conteste formellement l’existence de malversations et dénonce une instrumentalisation politique de cette affaire à des fins électoralistes.
Le premier magistrat remet en question la légitimité du prétendu « lanceur d’alerte », s’interrogeant sur les raisons d’une révélation si tardive. Il soupçonne une orchestration délibérée visant à nuire à son image en période pré-électorale.
Des accusations nominatives explosives
Dans une escalade rhétorique remarquable, le maire désigne explicitement Cécile Juanico, épouse du candidat socialiste Régis Juanico, comme source potentielle des fuites. Cette accusation directe, basée sur ses anciennes fonctions à l’inspection d’académie, transforme l’affaire en règlement de comptes personnel.
Cette mise en cause nominative élève considérablement le niveau de tension politique locale. Elle témoigne de la détérioration des relations entre camps politiques à l’approche des échéances électorales de 2026.
L’arsenal judiciaire mobilisé
Pour appuyer sa contre-offensive, Gaël Perdriau annonce le dépôt de deux plaintes pénales : une pour divulgation d’informations confidentielles et une autre pour recel de ces mêmes informations. Cette judiciarisation marque un durcissement notable du conflit politique.
Ces procédures visent manifestement à dissuader d’éventuelles nouvelles révélations tout en retournant l’accusation contre les détracteurs du maire. Elles illustrent la stratégie de défense agressive adoptée par l’équipe municipale.
Une union d’opposition qui inquiète
Au-delà de cette affaire spécifique, le maire réagit également à la constitution d’une coalition de droite et du centre contre sa réélection. Il qualifie cette alliance de « contre-nature » et prédit son éclatement prochain.
Cette analyse révèle les préoccupations réelles de l’édile face à un front uni de l’opposition. Sa rhétorique combative trahit une certaine nervosité face à ce regroupement inédit de ses adversaires politiques.
Entre déni et anticipation électorale
Tout en affirmant que « l’heure de la campagne » n’a pas encore sonné, Gaël Perdriau multiplie les déclarations à tonalité ouvertement électorale. Cette contradiction apparente témoigne de l’impossibilité de séparer gestion municipale et enjeux politiques futurs.
Le maire adopte une posture de victime tout en se montrant combatif, cherchant à transformer cette polémique en démonstration de force face à ses opposants. Cette stratégie de communication révèle sa volonté de contrôler le narratif médiatique.
Des questions sans réponses
L’absence de réaction de l’Académie et de Régis Juanico aux sollicitations journalistiques laisse planer des zones d’ombre sur cette affaire. Ce silence peut être interprété comme une prudence juridique ou une stratégie d’évitement du piège tendu par le maire.
La vérité sur cette controverse nécessitera probablement l’intervention de la justice pour départager les versions contradictoires. En attendant, cette polémique empoisonne durablement le climat politique stéphanois à l’approche des municipales.