
C’est une première en Auvergne-Rhône-Alpes : d’ici 2023, une tour à énergie positive d’une soixantaine de mètres sera érigée dans le quartier d’affaires de Châteaucreux à Saint-Étienne. Design et futuriste, cette tour écolo produira plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Explications
Seize étages pour environ 60 mètres de haut, la Tour Elithis de Saint-Étienne « TESE » sortira de terre à l’horizon 2023 à l’angle des rues Cugnot et du Sergent Rivière dans le quartier d’affaires de Châteaucreux, en pleine transformation.
« Saint-Étienne offrait un site de qualité, et une belle opportunité »
Il s’agira de la deuxième réalisation de ce type du groupe d’ingénierie dijonnais Elithis spécialisé dans l’efficience énergétique des bâtiments. Après la tour Danube à Strasbourg, Elithis a donc choisi Saint-Étienne pour construire son deuxième immeuble d’habitations à énergie positive. « Saint-Étienne offrait un site de qualité, et une belle opportunité » nous a confié Patrice Lallemand, Directeur des programmes immobiliers du groupe qui a également salué la politique de la Ville en matière d’attractivité.
Un triple aspect financier, environnemental et architectural
De par sa conception bioclimatique et son design futuriste, cette tour « va devenir un bâtiment emblématique de Saint-Étienne. Un véritable ‘totem’ qui signera une entrée architecturale de qualité dans le quartier de Châteaucreux » a estimé Jean-Pierre Berger adjoint en charge de l’urbanisme qui a ajouté qu’« elle s’inscrira pleinement dans la signature design du quartier, au même titre que les bâtiments rouges de Vinci en face de la gare ».
Ambitieuse dans son design donc, et inédite dans sa conception. Structure en béton mais recouverte d’une épaisse couche d’isolant, larges baies vitrées, appartements doublement orientés pour bénéficier du soleil, stores automatiques et orientables, le tout surmonté de 1400m2 de panneaux photovoltaïques sur le toit, permettront aux locataires d’avoir une facture énergétique annuelle moyenne proche de 0€. « On construit un bâtiment qui consomme très peu d’énergie et l’on cherche à tirer parti de toutes les ressources naturelles » nous explique P. Lallemand. Mieux encore, les habitants des appartements pilotent eux-mêmes leur consommation d’énergie en temps réel avec une application qui leur envoie des alertes pour optimiser leur consommation. « On ne veut pas que les gens opposent la fin du monde à la fin du mois, c’est la raison pour laquelle on essaie de développer ce double aspect incitatif sur les plans financier et environnemental » a poursuivi le directeur des programmes. Quant au coût de la belle stéphanoise, il est « sensiblement identique aux coûts d’une construction standard du même type ».
« Tout un quartier transformé »
« Elle va faire la fierté des Stéphanois » s’est réjoui J.P. Berger qui a assuré que cette réalisation allait permettre de poursuivre la dynamique de rénovation et de réhabilitation de tout le quartier. Mais, interrogé sur le désarroi des habitants confrontés à la construction de la Tour – notamment des immeubles situés derrière et dont la vue risque d’être réduite –, l’adjoint a brandi l’argument d’études d’ensoleillement effectuées qui ont démontré « que les impacts en termes d’ensoleillement seraient marginaux ».
Une chose est sûre, c’est qu’on la verra de loin. Rétroéclairée la nuit et probablement surmontée d’un rooftopet de parties communes sur ses derniers étages, TESE offrira une vue panoramique sur la ville aux sept collines depuis son « Cœur social » véritable lieu de convivialité pour des résidents à la pointe de la technologie sur les nouveaux modes d’habiter.
Julien Chatain