
Les 68 salariés de Verney-Carron, soutenus par une trentaine de militants CGT, s’étaient mobilisés pour une manifestation haute en couleurs, entre fumigènes et slogans cinglants à l’encontre d’Hugo Brugière, dirigeant de Cybergun et actionnaire majoritaire de l’entreprise.
Mais l’audience tant attendue n’a duré que cinq minutes avant d’être reportée au 23 avril, en raison de l’absence d’un représentant du Parquet. Une information que la direction connaissait déjà, mais que les salariés ont préféré vérifier par eux-mêmes, la confiance n’étant plus de mise.
Un trou financier difficile à combler
Malgré les 2 millions d’euros promis par la Ville de Saint-Étienne via le rachat des locaux, la PME stéphanoise d’armement est toujours à la recherche de 4,5 millions pour finaliser sa restructuration financière. Ce montant est indispensable pour concrétiser le plan de continuation élaboré avec les Belges de FN Browning.
Plan B : la cession devient une option réelle
Pour la première fois depuis le début de la procédure de redressement judiciaire en février, l’hypothèse d’un plan de cession est officiellement envisagée. Dans ce scénario, Cybergun serait écarté, et un appel d’offres serait lancé. Selon nos informations, plusieurs acteurs seraient déjà prêts à examiner le dossier.
Des salariés dans l’impasse
En attendant une décision, l’activité tourne au ralenti. Faute de trésorerie pour acheter les pièces nécessaires, la production est quasiment à l’arrêt malgré un carnet de commandes qui ne demande qu’à être honoré. Si les usineurs pourraient retrouver du travail ailleurs malgré un contexte économique tendu, l’inquiétude est particulièrement vive pour la dizaine d’armuriers de l’entreprise.