Jeudi soir, les débats autour de l’abrogation de la réforme des retraites ont tourné à l’altercation à l’Assemblée nationale. Dans une atmosphère déjà électrique, un échange virulent a éclaté entre plusieurs députés, frôlant l’affrontement physique.
Un débat sous haute tension
La soirée était marquée par l’opposition entre la majorité présidentielle et les groupes de gauche alliés au Rassemblement national (RN). Ensemble, ces derniers tentaient de faire adopter une loi pour abroger la réforme des retraites. Mais les tactiques d’obstruction menées par les députés pro-gouvernementaux ont empêché le vote, malgré la domination numérique des opposants.
Vers 22h30, la situation a dégénéré. Une suspension de séance a laissé place à une vive altercation impliquant le député MoDem Nicolas Turquois (Vienne) et son homologue socialiste Mickaël Bouloux (Ille-et-Vilaine).
Ce qu’il s’est passé dans l’hémicycle
Selon plusieurs témoins, Nicolas Turquois s’est emporté et est monté dans les travées pour interpeller Mickaël Bouloux. En cause : des menaces et des appels téléphoniques ciblant sa famille, qu’il attribue à des militants opposés à la réforme. « Ma famille a été menacée ! Et ce sont des personnes de ton village ! », aurait-il lancé au député socialiste, selon Le Figaro.
La scène a dégénéré lorsque Antoine Léaument, député LFI, aurait également été visé par Turquois. « L’Assemblée nationale ressemble à un ring, » a dénoncé le socialiste Stéphane Hablot, qui a filmé l’incident, relayé ensuite par plusieurs médias comme L’Est Républicain.
Des vidéos et des interventions pour calmer le jeu
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent le député MoDem Philippe Vigier et le président du groupe MoDem Marc Fesneau s’interposer, aidés par des huissiers. Nicolas Turquois a finalement quitté l’hémicycle.
Lors de la reprise, les députés socialistes Arthur Delaporte et insoumis Antoine Léaument ont exigé des sanctions contre Turquois pour son comportement. Marc Fesneau a confirmé qu’un « échange vif » avait eu lieu mais qu’« aucune violence physique n’avait été commise ».
Le président de séance Xavier Breton (LR) a annoncé qu’il demanderait à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, d’évoquer l’incident lors de la prochaine réunion du bureau de l’Assemblée pour examiner d’éventuelles sanctions.
La réaction des députés impliqués
Vendredi, Nicolas Turquois a reconnu sur BFM TV avoir « pété un câble » en raison des menaces reçues par sa famille et ses proches. Il a expliqué que des appels à mobilisation de La France Insoumise (LFI) auraient généré ces tensions, via un site internet permettant d’envoyer automatiquement des courriels aux députés hostiles à l’abrogation de la réforme.
Turquois a indiqué qu’il présenterait ses excuses à Mickaël Bouloux mais a refusé de faire de même envers Antoine Léaument, affirmant que ce dernier l’avait insulté.
De son côté, la gauche continue de dénoncer la méthode du député MoDem et réclame des sanctions exemplaires. La soirée a illustré une nouvelle fois l’intense polarisation qui règne à l’Assemblée nationale autour de la réforme des retraites, un sujet qui ne cesse de provoquer des éclats, y compris en dehors de l’hémicycle.