Dimanche, l’ASSE recevra le PSG dans un Geoffroy-Guichard plein comme un œuf. Objectif : repartir du bon pied après la défaite concédée à Reims et confirmer l’embellie entrevue depuis l’arrivée de Claude Puel. Les Verts chercheront donc à créer l’exploit face au leader du championnat mais aussi à faire mentir les statistiques. Car si le concept est souvent utilisé à tort et à travers, difficile de ne pas faire du PSG la bête noire de Saint-Etienne.
Depuis la création du Paris Saint-Germain en 1970, les Stéphanois ne comptent ainsi que 14 victoires en 84 confrontations directes (toutes compétitions confondues), pour 46 défaites. Et le club de la capitale a écrit quelques belles pages de son histoire face à l’ASSE, à l’image de la légendaire finale de Coupe de France 1982, remportée aux tirs au but face aux Verts de Platini.
Cinq victoires par au moins trois buts d’écart sur les dix derniers matchs
Une tendance qui s’est logiquement accentuée avec l’arrivée des Qataris à Paris. Ces dernières années, les Verts, qui restent sur 18 matchs sans succès face au PSG, ont souvent bu la tasse. Illustration : cinq des dix dernières rencontres entre les deux clubs se sont soldées par des victoires parisiennes par au moins trois buts d’écart… Avec quelques raclées mémorables dans le lot : le 4-0 au Parc de la saison passée, le 5-0 de 2014 ou encore le succès 5-0 des Parisiens dans le Chaudron en 2017, un joli « cadeau » d’anniversaire pour les 25 ans des Green Angels.
Pourtant, Sainté a aussi eu ses bons moments avant cette série noire. « Au tout début de l’aventure qatarie, on a été l’une des premières équipes à les battre », rappelle Jonathan Brison, latéral gauche stéphanois de 2012 à 2016, qui faisait partie de la dernière équipe de l’ASSE victorieuse du PSG, le 3 novembre 2012 au Parc des Princes (2-1). Entre 2012 et la fin 2013, les Verts sont restés invaincus durant trois matchs face aux Parisiens.
« Ca donne encore plus de motivation »
Et puis, ces derniers se sont fâchés et Ibra a commencé à faire de Ruffier sa victime favorite. « Paris a tout simplement commencé à prendre Saint-Etienne au sérieux, estime Jonathan Brison. C’est un peu le même constat que pour l’OM : face à eux, les Parisiens sont toujours motivés et sérieux. Il ne faut pas se voiler la face. Quand le PSG est à 100 % et a la tête au match, personne ne peut les battre en France, sauf accident. »
Les Verts feraient-ils alors un complexe face aux Parisiens ? « Je ne pense pas, d’autant que les effectifs évoluent d’une saison sur l’autre », répond Fousseni Diawara, latéral droit de l’ASSE dans les années 2000. « Les footballeurs sont des professionnels et des compétiteurs, ils ne se posent pas la question, assure-t-il. Au contraire, on n’a pas envie de tendre l’autre joue et quand on a été battu plusieurs fois par la même équipe, ça donne encore plus de motivation. »
Claude Puel « pourra emmener Saint-Etienne en Ligue des champions »
Jonathan Brison le confirme, « l’histoire de la bête noire, ça ne joue pas dans les têtes ». Selon l’ex-Stéphanois, une affiche comme celle de dimanche apporte même « une pression positive, avec le stade plein, un match en prime time. C’est pour ça qu’on est footballeur ! » Quant aux récentes fessées infligées par les Parisiens, elles ne troublent pas vraiment Fousseni Diawara, conscient de « la supériorité du PSG depuis plusieurs années ». « En France, le PSG est capable de mettre cinq buts face à n’importe quel adversaire », souligne-t-il.
Pour ce match de gala à Geoffroy-Guichard, les Verts devront « avoir de la réussite et marquer les premiers », espère Fousseni Diawara. « Il faudra mettre beaucoup d’engagement et d’intensité défensive pour essayer de stopper les stars parisiennes », ajoute-t-il. Pour y parvenir, l’ancien latéral « croit beaucoup en Claude Puel ». Et il va même plus loin, se laissant aller à une prédiction osée : « Pour cette saison, c’est prématuré mais connaissant ses qualités de compétiteur, je suis persuadé que c’est l’homme qui pourra emmener Saint-Etienne en Ligue des champions. »