
Cet avion, un Embraer 190 transportant 67 personnes, n’est jamais arrivé à destination, Grozny, la capitale tchétchène. Dévié de sa trajectoire en raison de mauvaises conditions météorologiques, l’appareil a tenté un atterrissage d’urgence avant de s’écraser et de prendre feu.
Un crash et des survivants inattendus
Selon les premières analyses, l’avion aurait plongé de manière incontrôlée avant de se disloquer à l’impact. Pourtant, contre toute attente, 29 personnes ont survécu. « Ça tient du miracle qu’il y ait autant de survivants », commente Gérard Feldzer, ancien pilote et expert en aéronautique. Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent un avion instable, effectuant des montées et des descentes brutales. « Cela suggère une perte de contrôle, rendant l’appareil non pilotable », explique Michel Polacco, spécialiste en sécurité aérienne.
Les survivants, majoritairement extraits de la partie arrière de l’appareil, ont été retrouvés blessés mais en vie, une scène qui contraste avec le bilan tragique des 38 autres passagers décédés. « La configuration du crash explique la concentration des survivants à l’arrière », précise Michel Polacco, tout en rappelant que chaque accident a sa propre dynamique.
Un appareil fiable mais une enquête ouverte
L’Embraer 190, fabriqué au Brésil, est pourtant considéré comme un modèle fiable, utilisé par de nombreuses compagnies à travers le monde. « Les matériaux modernes et les normes de sécurité des avions permettent une meilleure résistance, même dans des conditions extrêmes », souligne Xavier Tytelman, ancien aviateur militaire. Les enquêtes devront déterminer si ces normes ont joué leur rôle, notamment face à l’incendie qui s’est déclaré après l’impact.
Une enquête pour « violation des règles de sécurité et d’exploitation du transport aérien » a été ouverte par le ministère kazakh de l’Intérieur. Les boîtes noires, désormais entre les mains des enquêteurs, devraient révéler les causes exactes du drame.
Un deuil national et des interrogations
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a décrété une journée de deuil national en hommage aux victimes. Il a également promis des « mesures urgentes » pour faire la lumière sur cette tragédie. Son homologue russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances et envoyé une équipe médicale pour soutenir les secours sur place.
Alors que les familles pleurent leurs disparus, les survivants, eux, portent les stigmates d’une journée où leur destin a basculé. « Ce type de drame rappelle que, malgré les avancées technologiques, l’aviation reste une industrie où le risque zéro n’existe pas », conclut Gérard Feldzer.