
Mais qu’en est-il des entreprises locales dépendantes du groupe ? Une enquête récente, menée par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne, la préfecture et Saint-Étienne Métropole, apporte un éclairage surprenant : les dégâts économiques seraient finalement plus limités que prévu.
Une étude pour évaluer l’impact économique
Pour évaluer les répercussions, la CCI a ciblé 4 000 entreprises locales, identifiées comme fournisseurs ou partenaires du groupe Casino, et leur a adressé un questionnaire cet été. Les réponses, étudiées ces dernières semaines, révèlent un bilan plus nuancé que les craintes initiales, comme l’explique Irène Breuil, présidente de la délégation stéphanoise de la CCI :
« Nous n’avons reçu que peu de retours, ce qui indique que l’impact sur les entreprises du territoire n’est finalement pas aussi important que redouté. C’est une bonne nouvelle. »
Des cas critiques malgré tout
Cependant, tout n’est pas rose. Certaines entreprises, fortement dépendantes de Casino, se retrouvent en grande difficulté. Le cas de Gutenberg est emblématique : ce prestataire spécialisé dans le packaging et les prospectus voyait 80 % de son chiffre d’affaires stéphanois provenir de Casino. L’entreprise a dû licencier 67 salariés, illustrant l’impact direct de la restructuration du groupe.
Au-delà de Gutenberg, Irène Breuil reste discrète sur les noms des autres entreprises touchées, mais mentionne plusieurs PME locales dont 80 à 100 % du chiffre d’affaires dépendaient du géant de la grande distribution. Ces structures se trouvent désormais en situation critique.
Un accompagnement pour rebondir
Face à ces difficultés, la CCI ne reste pas inactive. Selon Irène Breuil :
« Nous allons contacter ces entreprises pour les accompagner et les aider à se diversifier rapidement. »
L’objectif est de limiter les dommages collatéraux en proposant des solutions pour réduire leur dépendance économique à Casino, comme explorer de nouveaux marchés ou réorienter leurs activités.
Un cataclysme maîtrisé, mais des défis à relever
Si l’étude offre un certain soulagement quant à l’impact économique global sur le territoire, les entreprises les plus dépendantes, en particulier les petites et moyennes entreprises, restent vulnérables. La diversification et le soutien économique seront donc cruciauxpour éviter d’autres licenciements et maintenir le dynamisme économique local.
La situation, bien qu’inquiétante pour certains, révèle également la capacité de résilience du tissu entrepreneurial stéphanois face à ce choc. Reste à savoir si les efforts d’accompagnement porteront leurs fruits dans les mois à venir.