Le 11 mai, les coiffeurs ont pu rouvrir leurs salons, les clients étant très impatients. Mais certains ont déchanté assez rapidement.
En effet, en plus d’un nombre de clients simultanément présents dans la boutique diminué, les coiffeurs doivent aussi prévoir des masques, des tabliers jetables, des peignoirs jetables, des gels et des sprays pour désinfecter entre chaque client.
Malgré la forte demande et des salons pris d’assaut à Saint-Etienne, ces nouvelles mesures grèvent leur budget, déjà mis à mal par les deux mois de fermeture forcée. En plus du masque obligatoire pour les clients que certains coiffeurs vendent autour de 1 €, ils facturent des frais supplémentaires qui s’élèvent en moyenne à 2 € au titre des « frais sanitaires COVID ». Certains peuvent aller jusqu’à 12 € ou 20 € pour les femmes !
Ce surcoût est critiqué pour différentes raisons : la première, c’est qu’avant la crise sanitaire, les peignoirs (propres, on l’espère !) et autres mesures d’hygiène étaient déjà incluses dans le prix. Un peu comme si le restaurateur faisait payer la vaisselle propre aux clients… Ou alors les coiffeurs ne désinfectaient pas avant la Covid !
Ensuite, les clients peuvent se demander si c’est à eux de supporter la charge de mesures demandées par le gouvernement, mais plutôt à l’Etat. Surtout que les grosses marques de cosmétiques (comme L’Oréal) fourniraient aux coiffeurs des masques et du gel gratuitement. Elles y trouvent un intérêt : les coiffeurs doivent rapidement refaire le « plein » pour qu’ils se fournissent en coloration, masques capillaires et autres produits. Des coiffeurs évoquent encore que le fait que l’impossibilité de fournir magazines ou cafés permet de compenser le surcoût du protocole.
Et surtout, l’on peut se demander si les mesures sanitaires sont réellement respectées : en gros, certains y voient une augmentation de la note pour un service inexistant. Pourtant, d’autres secteurs ont pris les mêmes mesures : Norauto facture 2,90€ au titre de la désinfection du volant et des clés, certains constructeurs automobiles aussi.
Quid des restaurateurs ? Vont-ils aussi facturer des frais en plus pour compenser les dépenses liées à un protocole qui risque d’être encore plus draconien ?