
Le passage dévastateur du cyclone Chido sur l’île de Mayotte, le samedi 14 décembre, a plongé la communauté mahoraise de Marseille dans l’incertitude et l’angoisse. La plupart des membres de cette importante communauté n’ont toujours pas eu de nouvelles directes de leurs proches, ce qui les pousse à s’organiser dans l’urgence pour collecter des dons et obtenir des informations sur la situation à Mayotte.
« Je suis très inquiète, je ne sais pas comment on va faire pour avoir des informations, » résume Amélie Hamidou, originaire du sud de l’île, qui déplore l’isolement des Mahorais. « On espère que demain ça ira mieux, mais surtout que la préfecture fera remonter des informations à celle de Marseille. Il faut une cellule de crise. »
Avec un bilan humain qui s’annonce catastrophique, l’angoisse se fait de plus en plus palpable. Les Mahorais de Marseille redoutent la situation de leurs proches, dont beaucoup sont encore injoignables. « Je n’ai toujours pas réussi à avoir mes parents, mais heureusement ma sœur, oui, ce matin, » souffle Hassani Mohamed. Bien que sa famille soit indemne, leur maison a été complètement détruite. Le manque de réseau téléphonique complique encore davantage les choses, et la situation devient de plus en plus difficile pour les habitants de l’île.
« Beaucoup d’entre nous n’ont pas de nouvelles de leurs proches. Il n’y a plus de réseau téléphonique, on est tous en recherche de personnes qui auraient du réseau dans l’île pour envoyer des images, » explique Rasimia Boina-Hassani, une autre habitante de Marseille d’origine mahoraise.
Les tensions sont exacerbées par la situation sanitaire qui se dégrade. Avant même l’arrivée du cyclone, Mayotte faisait face à une pénurie d’eau potable, et la situation s’aggrave désormais. « Aujourd’hui, les gens nous disent qu’ils ont soif, » s’inquiète Rasimia Boina-Hassani. Cette crise alimentaire et sanitaire fait souffrir la population, et tant que la sécurité sur l’île n’est pas assurée, il sera difficile d’acheminer l’aide.
Face à cette urgence, la solidarité s’organise. La mairie de Marseille a déjà ouvert ses portes pour recevoir les dons alimentaires, et plusieurs collectes spontanées sont lancées dans la ville. La municipalité a également débloqué une aide d’urgence de 50 000 euros et se dit prête à envoyer des marins-pompiers en renfort.
Dans un élan de solidarité, la communauté mahoraise appelle à un rassemblement ce samedi en début d’après-midi, au départ de la porte d’Aix, pour soutenir les victimes et leurs familles à Mayotte. L’heure est à l’unité, à l’action et à l’espoir.