Un retour inattendu dans un contexte complexe
C’est dans un climat social actuel, où les abus de pouvoir, en particulier à l’égard des femmes, sont largement condamnés, que Emmanuelle fait son retour en salles le 25 septembre 2024. Ce qui pourrait sembler à contre-courant soulève inévitablement des réflexions sur le contraste entre la fiction et les réalités actuelles.
Le machisme des années 70 en question
Dirigée par Audrey Diwan, réalisatrice féministe et Lion d’or à la Mostra de Venise 2021 pour L’événement, cette nouvelle version intrigue. Revisiter Emmanuelle aujourd’hui invite à contextualiser la décennie qui l’a vu naître, marquée par une libération sexuelle sans précédent mais aussi par une tolérance problématique envers des comportements aujourd’hui dénoncés. En 1971, le terme “machisme” apparaît dans le vocabulaire francophone, reflétant les comportements de l’époque, où des personnalités comme David Hamilton ou Gabriel Matzneff ne cachaient pas leur attirance pour de très jeunes filles, des actes qu’ils présentaient comme normalisés à l’époque.
Un style esthétique qui traverse les époques
Alors que les années 80 sont marquées par la peur du sida, Emmanuelle et son esthétique érotique continuent d’inspirer la mode, préparant le terrain pour l’avènement du style « porno chic » dans les années 90. Tom Ford, en particulier, ravive l’image du sexe dans la publicité, faisant du choc visuel un atout commercial pour la maison Gucci.
Programme de la soirée :
• 19h00 : Emmanuelle (2024) d’Audrey Diwan
• 20h45 : Discussion autour du livre Emmanuelle Arsan, biographie d’un pseudonyme, avec l’autrice Camille Moreau en direct de Belgique
• 21h30 : Emmanuelle (1974) de Just Jaeckin
Pass pour 2 films : 10 € (tarif habituel pour un film à l’unité)
Un rendez-vous unique pour redécouvrir ce mythe du cinéma érotique à travers les âges et les regards contemporains.