« L’enseigne (NDLR : Mary’s Coffee Shop) confirme ce que de nombreux observateurs redoutaient. Le déménagement de grandes enseignes de notre centre-ville ces dernières années, telles que H&M, et plus récemment ZARA au sein du centre commercial STEEL, ainsi que de la FNAC à Monthieu, dont l’activité permettait une réelle synergie bénéfique pour les plus petits commerces, a eu raison, entre autres, de Catimini, Burton, Du Pareil au Même, Minelli, Etam, et dernièrement de Mary’s Coffee Shop. » annonce le groupe Saint-Étienne Demain. « Aujourd’hui, la méthode Coué, utilisée par la majorité municipale, consistant à marteler que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, n’est plus crédible. Le constat est factuel : notre centre-ville est à l’agonie, et il est urgent d’agir. » signent Isabelle Dumestre, Pierrick Courbon, Ali Rasfi et François Boyer.
La déferlante des fermetures dans le centre-ville
La gauche souligne, de manière sarcastique, « l’esprit « visionnaire » du Maire de Saint-Étienne qui déclarait, le 10 janvier 2021, dans Le Progrès, que « le type d’enseignes que l’on trouve à STEEL est complètement différent du centre-ville, il n’y a pas de cannibalisation de la clientèle. » Il fanfaronnait également, dans la même interview, en affirmant qu’en ce qui concerne les locaux laissés vacants depuis le départ d’H&M, « l’adjointe au commerce [recevait] chaque mois 4 ou 5 enseignes nationales souhaitant s’installer dans ce cœur de ville et que la concurrence entre elles [était] féroce. » Aujourd’hui, presque quatre ans plus tard, le bilan est sans appel : les anciens locaux d’H&M sont toujours inoccupés, les vitrines abandonnées se multiplient, les locomotives commerciales de notre ville ont été aspirées par STEEL, et la redynamisation du commerce de centre-ville, un des axes phares de la campagne de M. Perdriau en 2020, est au point mort. » déclare le groupe Saint-Étienne Demain.
Centre-Deux et STEEL enregistrent des scores importants en termes de fréquentation
Si les grandes enseignes privilégient partout en France les centres commerciaux, c’est pour des raisons évidentes : plus de m² pour leurs magasins, des grands parkings, et surtout l’envie des Français de se rendre dans de vastes espaces commerciaux. Plus de six millions de visiteurs se sont rendus à STEEL durant le dernier exercice. Que ce soit aux Cityfs de Caen ou au centre commercial Neyrpic à Grenoble, ces grands espaces enregistrent des fréquentations massives. À Centre-Deux, à Saint-Étienne, les chiffres parlent d’eux-mêmes avec une hausse de 25 % de visiteurs depuis l’installation de Primark et Action. Sept millions de personnes ont franchi les portes du centre commercial Centre-Deux l’an dernier, avec une hausse de la fréquentation qui profite à tous les commerces. Les consommateurs délaissent les centres-villes au profit des grands centres commerciaux.
La fréquentation du centre-ville est également en hausse en 2024
« Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». De nombreux consommateurs critiquent sur les réseaux sociaux l’implantation de STEEL. Pourtant, depuis son ouverture, le centre commercial ne désemplit pas. Cependant, pour la neuvième année consécutive, l’association Centre-Ville en Mouvement a publié son baromètre des centres-villes et des commerces, qui recense les grandes tendances autour du commerce en centre-ville. Premier enseignement de cette grande étude : les Français restent attachés à leur centre-ville, 64 % d’entre eux l’affirment. Cet attachement est encore plus marqué dans les grandes agglomérations, atteignant 76 % dans les villes de 50 000 à 100 000 habitants, 78 % dans les villes de plus de 100 000 habitants, et même 91 % à Paris ! À l’inverse, il n’est en moyenne que de 57 % dans les communes de moins de 50 000 habitants.
La fréquentation du centre-ville est en hausse en 2024, avec 72 % des Français déclarant s’y rendre au moins une fois par semaine, contre 70 % en 2023 et 69 % en 2022. Les disparités sont toutefois notables : la fréquentation hebdomadaire atteint 73 % dans les villes de 50 000 à 100 000 habitants, 79 % dans les villes de plus de 100 000 habitants, et même 98 % à Paris ! À l’inverse, cette fréquentation chute à 66 % dans les communes de moins de 50 000 habitants. On pourrait alors penser que malgré les fermetures de commerces en centre-ville à Saint-Étienne, ce dernier continue à attirer du monde.

