« Grand déstockage avant fermeture », « Fermeture définitive », « fermé jusqu’à nouvel ordre », voilà ce qu’on peut lire sur certaines vitrines. André, Go Sport, Casino Naf-Naf ou encore Kookaï ont été placées en redressement judiciaire ou sont en passe d’être réduites à la peau de chagrin. C&A a fermé plusieurs magasins, Camaïeu a disparu, laissant au chômage près de 2 600 salariés. Casino, l’enseigne de Saint-Étienne va perdre plusieurs magasins.
Les enseignes de prêt-à-porter subissent la rude concurrence d’internet, le mouvement des gilets jaunes, la Covid-19, mais aussi de l’inflation en France. Pendant plus de vingt ans, des parcs de magasins ont été ouverts de manière intensive sans avoir étudié le potentiel et la rentabilité. Des enseignes n’ont pas réussi à prendre le virage du digital. Enfin, il y avait une uniformisation : les enseignes se sont perdues en termes d’ADN et de valeur de marque, une enseigne pouvait se substituer à une autre.
Shein a acquis sa notoriété sur les réseaux sociaux, certains ne suivent pas
Ces marques ont vieilli et n’ont pas réussi à « connecter » avec les jeunes, comme Shein qui jouit d’une énorme popularité sur TikTok. Shein a acquis sa notoriété sur les réseaux sociaux, où des milliers de vidéos d’essayage des vêtements fraîchement arrivés par colis sont publiées. Les Camaïeu, les Kookaï, cela ne parle pas aux jeunes.
L’explosion du marché de la seconde main s’est imposée dans les habitudes de consommation avec l’avènement d’un nouvel acteur arrivé sur le marché français en 2014, Vinted. Selon une enquête récente, le budget des Français alloué aux articles de mode de seconde main a augmenté de 15% en un an. Les ménages ont également réduit leurs achats de vêtements. Selon l’Observatoire économique de l’Institut français de la Mode, le prix moyen des vêtements a augmenté de 5% cette année. Et même si le secteur de l’habillement a connu une hausse de son chiffre d’affaires en 2022, les Français sont obligés de faire des arbitrages. Les centres-villes pâtissent de cet effet, et les villes n’arrivent pas toujours à changer les choses. A preciser que les restaurants arrivent a bien vivre économiquement en coeur de ville. Une modification des centres-villes pour plus d’interactivité est essentielle.