
Gael Perdriau
L’élu, qui dirige la ville depuis 2014, devra répondre de graves accusations : « chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique et participation à une association de malfaiteurs », selon le réquisitoire définitif du parquet.
Cette affaire, révélée publiquement par Mediapart en 2022, concerne une vidéo compromettante tournée en janvier 2015 dans une chambre d’hôtel parisien. On y verrait Gilles Artigue, alors premier adjoint et rival politique potentiel du maire, se faisant masser par un escort-boy. Cette vidéo aurait ensuite servi d’instrument de pression contre l’élu centriste.
Trois anciens proches collaborateurs de Perdriau sont également visés par ces réquisitions : Pierre Gauttieri (ex-directeur de cabinet), Samy Kefi-Jérôme (ancien adjoint à l’éducation) et Gilles Rossary-Lenglet (ex-compagnon de ce dernier et dénonciateur de l’affaire). Ils sont soupçonnés d’avoir orchestré le tournage de la vidéo intime.
Gaël Perdriau maintient fermement son innocence
En revanche, le parquet demande un non-lieu pour quatre autres personnes mises en examen, dirigeants d’associations stéphanoises qui auraient prétendument servi d’intermédiaires pour rémunérer les auteurs de la sextape via des prestations fictives financées par la municipalité. L’enquête n’a pas permis « de caractériser des charges constitutives de ces infractions » à leur encontre.
Mis en examen depuis avril 2023 et exclu du parti Les Républicains, Gaël Perdriau maintient fermement son innocence. Malgré les pressions politiques et l’indignation de ses opposants, il refuse catégoriquement de démissionner de son poste de maire, bien qu’il se soit mis en retrait de ses fonctions à la métropole.
La décision finale concernant la tenue d’un procès revient désormais aux juges d’instruction qui doivent rendre l’ordonnance de clôture de l’information judiciaire.
© Photo fourni par la ville de Saint-Etienne.