
Cinq ans après leur acquisition en 2020, Laurane et Jonathan Raimondo-Kienlen font face à d’importantes infiltrations d’eau qui détériorent leur bien depuis maintenant trois ans.
Des infiltrations mystérieuses
Après avoir multiplié les travaux pour identifier l’origine du problème, le couple a découvert une cause pour le moins inattendue : l’eau s’écoulerait directement de la colline contre laquelle une partie de la maison est adossée. Cette situation impliquerait des travaux particulièrement coûteux.
Un litige avec la municipalité
Face à ces dépenses imprévues, les propriétaires se sont tournés vers la mairie de Saint-Chamond, vendeuse du bien, en invoquant la garantie des vices cachés prévue par l’article 1641 du Code civil. Une médiation a eu lieu le 7 novembre en présence du maire, Axel Dugua, laissant entrevoir un espoir pour le couple.
Cependant, un courrier de la municipalité daté du 10 janvier a douché leurs espérances. La mairie s’appuie sur l’acte de vente qui stipule que « l’acquéreur prend le bien dans l’état où il se trouve, sans recours contre le vendeur pour quelque cause que ce soit » et que l’acheteur doit « assumer les charges et conditions de l’immeuble à ses risques et périls ».
Des arguments juridiques contradictoires
Les Raimondo-Kienlen maintiennent toutefois leur position. Selon eux, la nature de la roche était dissimulée par un mur en briques lors de la visite du bien. De plus, le logement n’ayant jamais été loué par la municipalité auparavant, celle-ci n’aurait pas pu être informée des problèmes d’infiltration – ce qui constituerait bien un vice caché.
Le couple invoque également une autre disposition légale : l’obligation pour une commune de protéger les habitations contre les risques naturels.
Une situation qui s’aggrave
Mi-février, le couple a transmis le devis définitif des travaux à la municipalité, qui maintient sa position tout en restant « ouverte à une résolution amiable ». La situation devient cependant urgente : l’agence immobilière gérant le bien actuellement loué a émis une injonction de travaux à réaliser avant le 16 avril, sous peine de voir le logement déclaré indigne.
Si les travaux mineurs ont été ou seront facilement réalisés, ceux concernant les infiltrations et l’humidité résiduelle, bien plus conséquents, semblent impossibles à effectuer dans les délais impartis.
Un avenir incertain
Les conséquences pourraient être dramatiques pour les propriétaires. « Si les travaux ne sont pas faits, la Ville peut déclarer le logement insalubre, et le locataire pourrait être relogé à nos frais. Dans ce cas, c’est nous qui nous retrouverions à la rue », s’inquiètent-ils.
La municipalité assure qu’elle « continuera de suivre attentivement la situation » tout en « reconnaissant les actions et efforts fournis par les propriétaires pour résoudre les désordres constatés ». Mais pour Laurane et Jonathan, qui ne demandent pas une prise en charge totale mais simplement « un coup de main » pour ne pas mettre leur famille en difficulté financière, le bout du tunnel semble encore loin.
Carine Cariant