
Le 12 août dernier, ce Charliendin pensait bien faire en s’immisçant dans ce qu’il percevait comme une situation de violence domestique. Sa méthode d’intervention ? Forcer l’entrée d’un logement et planter son couteau de poche dans la gorge de l’homme qu’il suspectait de maltraiter sa partenaire.
Un antécédent qui fait froid dans le dos
Face aux magistrats, l’accusé présente sa version des faits avec un calme déconcertant. Il affirme avoir voulu apaiser la situation, non blesser gravement. Pourtant, les mots qu’il aurait prononcés (« Je vais te vider la jugulaire ») résonnent étrangement venant d’un individu déjà jugé pour homicide vingt ans plus tôt.
En 2004, cet homme avait écopé de dix-sept années d’emprisonnement pour avoir tué un sans-abri à Lourdes. Le corps de la victime portait alors soixante-dix blessures à l’arme blanche, un détail qui éclaire différemment sa propension à « calmer » les situations avec une lame.
Quand la réalité dépasse la fiction
L’ironie de cette histoire atteint son paroxysme quand on apprend que l’homme « secouru » purge actuellement une peine pour… violences conjugales ! Condamné deux fois depuis les faits, dont une sentence de quinze mois fermes, il semble que les soupçons du « justicier » n’étaient pas totalement infondés.
La compagne, témoin de la scène sanglante, a vu son partenaire couvert d’hémoglobine mais miraculeusement peu atteint : trois jours d’arrêt de travail seulement.
La justice tranche
Le ministère public avait réclamé seize mois avec sursis, estimant que l’appel aux forces de l’ordre aurait été plus approprié qu’une intervention personnelle tardive.
Le tribunal s’est montré plus sévère : vingt-quatre mois d’emprisonnement dont douze fermes, assortis d’un suivi psychologique et d’une prise en charge pour alcoolisme. L’accusé devra également verser 1 500 euros à sa victime et n’aura plus le droit de l’approcher.
Une leçon coûteuse pour celui qui voulait protéger les femmes battues mais s’y est pris de la plus mauvaise des manières.