
La compagnie de gendarmerie du Roannais s’apprête à déplacer ses pions sur l’échiquier territorial. Au cœur de cette réorganisation stratégique : la possible fermeture de la brigade de Roanne, dont les effectifs seraient redistribués comme des cartes dans un jeu de patience territorial. Un remaniement qui suscite déjà quelques froncements de sourcils parmi les élus locaux.
Une réorganisation territoriale d’ampleur
Dans quelques mois, la brigade de gendarmerie de Roanne pourrait définitivement fermer ses portes. La compagnie de gendarmerie du Roannais travaille actuellement sur une vaste réorganisation de ses brigades et effectifs, même si le nombre total de militaires resterait inchangé sur le territoire.
Jusqu’à présent, la brigade de gendarmerie de Villerest est associée à celle de Roanne en communauté de brigades, la première étant la brigade chef-lieu et la seconde la brigade de proximité.
Un nouveau puzzle territorial
Le projet prévoit de fusionner la brigade de Villerest avec celles de Saint-Just-en-Chevalet et Saint-Germain-Laval. Villerest conserverait son statut de brigade chef-lieu, tandis que les deux autres deviendraient des brigades de proximité. Ces deux dernières, déjà associées en communauté de brigades, ne disposent actuellement que de 12 militaires au total, six par brigade, ce qui en ferait la plus petite communauté de brigades du département.
Cette réorganisation administrative entraînerait un redécoupage territorial : les communes de Vougy et Coutouvre rejoindraient le périmètre de la communauté de brigades de Charlieu-Belmont, tandis que Combre, Coutouvre, Montagny, Notre-Dame-de-Boisset et Saint-Vincent-de-Boisset seraient rattachées à la communauté de brigades de Balbigny/Saint-Symphorien-de-Lay.
Dans ce grand jeu de chaises musicales territoriales, seule la communauté de brigades Renaison/La Pacaudière resterait à l’écart des changements.
Des effectifs redistribués comme des pions
La fermeture de la brigade de Roanne entraînerait une redistribution des huit militaires qui y sont actuellement affectés : trois seraient déplacés sur la communauté de brigades de Charlieu-Belmont, deux sur celle de Balbigny/Saint-Symphorien-de-Lay et trois sur celle de Villerest/Saint-Just-en-Chevalet/Saint-Germain-Laval.
Des élus partagés entre pragmatisme et inquiétudes
Si la majorité des maires consultés ont exprimé un avis favorable à cette réorganisation, certaines voix plus prudentes se font entendre. David Dozance, maire de Notre-Dame-de-Boisset, s’est montré réservé. Une préoccupation à laquelle les autorités ont répondu que l’augmentation d’effectifs à Saint-Symphorien-de-Lay pourrait permettre d’élargir les horaires d’ouverture au public.
Du côté de Roanne, le maire Yves Nicolin ne semble pas opposé à la fermeture de la brigade puisque sa commune est déjà en zone police et qu’un nouveau service de la gendarmerie remplacerait la brigade territoriale.
Le député Antoine Vermorel-Marques, quant à lui, se montre favorable à la réorganisation globale, mais s’oppose fermement à la fusion de Villerest avec Saint-Just-en-Chevalet tant que la brigade de gendarmerie de Saint-Just-en-Chevalet n’aura pas été reconstruite. Un projet porté avec Loire habitat mais qui attend toujours l’agrément du ministère de l’Intérieur depuis plus d’un an.
Une réforme en attente de validation ministérielle
Le projet global a d’ores et déjà reçu l’aval de la direction générale de la gendarmerie mais devra encore être validé par le ministère de l’Intérieur pour une mise en application espérée d’ici la fin de l’année.
Il est important de noter que le site de Roanne conserverait les autres services qui y sont implantés : le commandement de la compagnie, la brigade de recherches, le PSIG (Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie), ainsi que l’escadron de gendarmerie mobile. La ville ne se retrouvera donc pas totalement désertée par les forces de l’ordre à cheval.