
L’affaire, qui aurait pu sembler banale au départ, a pris une tournure aussi inattendue que violente.
Un différend routier qui dégénère
Les faits qui lui sont reprochés ont eu lieu rue Emile-Noirot, à Roanne, le 5 décembre dernier en début d’après-midi. La jeune femme, qui circulait avec deux passagers, aurait refusé la priorité à une autre voiture au niveau du rond-point de la place des Promenades. Comme si ce non-respect du code de la route ne suffisait pas, les deux passagers auraient agrémenté la manœuvre d’un doigt d’honneur à l’attention de l’autre automobiliste.
Le destin – ou plutôt la circulation roannaise – a voulu que les deux véhicules se retrouvent bloqués quelques dizaines de mètres plus loin dans un embouteillage. Une confrontation qui aurait pu s’arrêter à quelques noms d’oiseaux échangés par les vitres entrouvertes.
De la gestuelle digitale à l’arme contondante
C’est là que la situation a pris une tournure digne d’un mauvais film d’action. Le conducteur de l’autre véhicule, un homme de 77 ans visiblement peu enclin à laisser passer l’affront digital, est sorti de sa voiture. Il s’est dirigé vers les occupants de l’autre véhicule pour leur demander des comptes, non sans les invectiver au passage.
Pensant sans doute que l’incident était clos, le septuagénaire a tourné le dos pour regagner son véhicule. Grave erreur. La conductrice de 27 ans, probablement adepte du proverbe « la meilleure défense, c’est l’attaque », est alors sortie de sa voiture armée d’une matraque télescopique. Sans sommation, elle a asséné un coup par-derrière sur la tête du vieil homme.
Fuite et conséquences
Après cette démonstration de « savoir-faire » en matière de résolution de conflits urbains, la jeune femme et ses deux passagers ont prestement quitté les lieux, sans prendre de nouvelles de l’homme qui s’est vu prescrire 4 jours d’ITT (incapacité totale de travail).
Le septuagénaire a porté plainte, et grâce aux yeux électroniques de la ville, la propriétaire du véhicule a été identifiée via les images des caméras de vidéoprotection de Roanne. Elle a été interpellée sur son lieu de travail, jeudi 13 mars, et placée en garde à vue au commissariat.
Lors de son audition, la jeune femme aurait reconnu les faits tout en expliquant que sa réaction faisait suite aux insultes proférées par le septuagénaire. Une défense qui risque fort de ne pas convaincre le tribunal, lequel devra déterminer si la matraque télescopique fait partie des équipements standard recommandés pour les trajets urbains.
Le procès prévu pour le 8 juillet prochain devrait rappeler à tous que sur la route, la priorité devrait être donnée au sang-froid plutôt qu’aux gestes d’humeur… ou aux matraques.