
Celle qui représente la deuxième circonscription de la Loire faisait face à Gerbert Rambaud, candidat Debout la France dans la quatrième circonscription, visiblement déterminé à laver son honneur.
L’affaire trouve son origine dans un message publié le 4 juillet 2024 sur le réseau social X, où la parlementaire accusait son adversaire politique de discriminations et d’antisémitisme. Des allégations que Gerbert Rambaud conteste fermement. Moins à l’aise qu’à son habitude, la députée LFI a reconnu à la barre s’être appuyée sur des écrits et des rumeurs pour qualifier son opposant, bien qu’ils ne fussent pas en lice dans la même circonscription. « Je voulais être une lanceuse d’alerte », a-t-elle déclaré pour justifier son intervention.
L’audience, déjà reportée à deux reprises, a débuté dans une atmosphère tendue. Gerbert Rambaud, mécontent d’avoir reçu tardivement les conclusions de la défense, a sollicité un nouveau report, aussitôt refusé par le tribunal. Son emportement lui a valu un rappel à l’ordre immédiat du président.
Maître Jade Dousselin, avocate d’Andrée Taurinya, a mis en avant « le contexte spécifique de la campagne électorale où la liberté d’expression est volontairement élargie », évoquant « ces législatives anticipées avec une France polarisée avec des blocs politiques qui s’affrontent ». Elle a également souligné qu’on « n’exige pas autant de rigueur de la part d’un homme politique, à l’inverse d’un journaliste ou d’un historien ».
La partie civile réclame 50 000 euros pour préjudice moral. Le tribunal rendra sa décision le 5 mai prochain.