
On parle de plus en plus de la généralisation du télétravail dans la Loire et à Saint-Étienne.
En France certaines entreprises souhaiteraient proposer des postes exclusivement en télétravail. Certains salariés peuvent apprécier le côté indépendant, une certaine liberté d’emploi du temps pour faciliter la gestion de la famille également.
Claudia Senik, professeur à la Sorbonne et directrice scientifique de l’observatoire du bien-être au Cepremap, donne sa position sur le sujet. Cette hauteur de l’ouvrage « Crise de confiance » aux éditions La Découverte explique : « Une enquête de Santé publique France montre que les indices d’anxiété, de dépression et même de pensées suicidaires commencent à avoir une prévalence très élevée. Surtout chez les personnes âgées recluses et chez les jeunes qui sont en train de rater la période où les relations sociales sont un facteur de construction de soi ».
Sur France Culture, Claudia Senik s’exprime pour dire que pendant le premier confinement, il y a eu de belles idées utopiques : « C’est le moment de tout mettre à plat et voir ce qu’on peut garder, ce qu’on peut jeter. Le deuxième confinement a été beaucoup plus sombre et moins propice à la floraison de grands espoirs, mais reste un moment de prise de conscience ». Elle rajoute, « à la seconde période de confinement on a ressenti beaucoup plus durement la période. Il y a deux grandes explications à cela. Il y a bien sûr l’épuisement psychologique, la solitude, notamment chez les jeunes étudiants privés d’interactions sociales. Mais il faut bien voir aussi que la situation actuelle est ressentie de façon beaucoup plus inégalitaire ».
Le télétravail généralisé ? Une liberté pour le salarié ? Plus de temps pour s’occuper des enfants ? Certainement pas. Cette méthode de travail à domicile empêche le droit à la déconnexion. Dans un univers hyper connecté où il n’est pas rare de consulter, répondre, trier ses milliers d’emails professionnels à toute heure de la journée, y compris le dimanche après 20 heures ; dans un monde envahi par les nouvelles technologies où l’on décroche son smartphone à tout moment, y compris pendant ses congés, pour répondre à un client ou à une sollicitation de son supérieur hiérarchique, l’épuisement professionnel (ou burn-out) s’est singulièrement accru ces dernières années. En France, plus de 12% de la population active est touchée par ce syndrome, qui n’est pourtant pas reconnu comme maladie professionnelle à part entière.
Gardons dans l’esprit l’échange avec les collègues de travail à la machine à café. Les réunions en présentiel, les allers-retours dans les couloirs pour croiser les humains. Le travail c’est de l’échange de façon physique.