Avec près de 11 000 m² de surfaces nettoyées en 2023, soit l’équivalent de la pelouse du stade Geoffroy-Guichard, les trois agents municipaux dédiés à cette tâche sont confrontés à un travail colossal et sans fin.
Des milliers d’interventions annuelles
En 2023, les agents municipaux ont réalisé 2 500 interventions pour effacer des tags, un chiffre qui sera dépassé en 2024 avec 2 600 opérations recensées dès mi-novembre. Leur mission : éradiquer les graffitis, considérés comme une dégradation de l’espace public et susceptibles de générer un sentiment de saleté ou d’insécurité. Pour ce faire, ils utilisent différentes techniques : peinture, sablage, produits chimiques, en fonction des supports à traiter. Les interventions sont souvent rapides, mais les remontées constantes des habitants, via la plate-forme MobiliSÉ ou les services municipaux, garantissent un flux continu de travail.
Un coût élevé pour la collectivité
Effacer les tags représente un budget annuel conséquent pour la Ville, qui y consacre entre 140 000 et 150 000 euros, selon les années. En 2023, une enveloppe de 143 000 euros a été allouée à cette mission, dont 23 000 euros pour le matériel. Les surfaces nettoyées varient selon les années, avec un pic à 11 335 m² en 2021 et une moyenne de 9 000 à 11 000 m² ces dernières années.
Une vigilance renforcée contre les messages haineux
Si la Ville intervient exclusivement sur l’espace public, une exception est faite pour les tags racistes, injurieux ou incitant à la haine, qu’elle efface immédiatement, même en zones privées. Ces interventions prioritaires sont menées avec une grande réactivité, parfois dans la journée, comme l’exigent la nature de ces graffitis.
Pour les tags en hauteur ou nécessitant un matériel spécialisé, la Ville fait appel à des prestataires extérieurs.
Une guerre de territoire entre tagueurs
Selon les agents du service, les tags reflètent souvent des tensions sociales ou politiques. À d’autres moments, il s’agit de signatures laissées par des tagueurs pour marquer leur territoire, dans une surenchère d’espaces conquis.
Certains graffitis, comme les tarifs de drogue, témoignent également d’enjeux liés aux trafics dans certaines zones urbaines. Ces inscriptions sont systématiquement effacées dès leur signalement.
Une infraction passible de lourdes sanctions
Faire un tag ou un graffiti est un délit de vandalisme, passible d’une amende de 3 750 euros et de travaux d’intérêt général selon le Code pénal. Cependant, la Ville dépose rarement plainte, privilégiant l’effacement rapide des dégradations.