
Cette mesure, qui concerne également le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), marque la première diminution du taux depuis 2020. Une décision qui, bien qu’impopulaire auprès des 57 millions de détenteurs de ce placement emblématique, vise à soutenir le financement du logement social et des collectivités locales.
Une réduction conforme à la formule de calcul
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, justifie cette décision par l’application stricte de la formule de calcul liée à l’inflation et aux taux monétaires. Si cette baisse constitue une mauvaise nouvelle pour les épargnants, elle représente un soulagement pour les établissements bancaires et la Caisse des Dépôts (CDC), principaux gestionnaires des fonds déposés sur les Livrets A et LDDS. Ces derniers sont utilisés à 59,5 % pour financer des projets de logement social et des infrastructures locales.
En 2024, les encours des Livrets A et LDDS ont progressé de 17,5 milliards d’euros, atteignant un total de 582,3 milliards d’euros, selon les données de la CDC. Une manne financière essentielle pour soutenir des projets structurants, que la Banque de France entend préserver en rendant leur rémunération plus soutenable pour les gestionnaires.
Le LEP, préservé pour protéger les ménages modestes
Outre le Livret A, la Banque de France a également proposé une révision à la baisse du taux du Livret d’Épargne Populaire (LEP), destiné aux ménages aux revenus modestes. Initialement prévu à 2,9 % selon la formule de calcul, le taux a été volontairement maintenu à 3,5 % pour limiter l’impact sur le pouvoir d’achat des détenteurs. Cette décision, dérogatoire à la règle habituelle, souligne la volonté de maintenir un soutien à l’épargne populaire, essentiel dans un contexte économique tendu.
En 2024, le LEP comptait 11,8 millions de titulaires, bien que 19 millions de Français y soient éligibles. Ce livret reste un outil privilégié pour les ménages modestes, offrant un rendement supérieur à celui du Livret A.
Une décision désormais entre les mains du gouvernement
La proposition de la Banque de France devra être validée par Éric Lombard, récemment nommé ministre de l’Économie après avoir dirigé la CDC. Si elle est adoptée, cette baisse entrera en vigueur dès le 1er février, avec des conséquences à la fois pour les épargnants et pour les politiques publiques de financement.
Bien que cette diminution du taux d’intérêt puisse être perçue comme un recul pour les épargnants, elle répond à des objectifs économiques plus larges, notamment en matière de financement du logement social. Cependant, la mesure soulève des questions sur l’équilibre entre soutien à l’épargne et financement des politiques publiques, dans un contexte où l’inflation pèse toujours sur le pouvoir d’achat des ménages.
Avec AFP.