C’est dès le matin que Camille entend son téléphone vibrer. Le groupe WhatsApp de sa classe peut parfois générer jusqu’à 100 messages par jour. Selon une enquête menée par l’institut Tralalere entre le 15 juin et le 31 juillet 2024 sur un échantillon de 1000 parents d’élèves, 46 % des parents dont les enfants entrent en sixième laissent ces derniers utiliser librement leur smartphone sans surveillance.
Le harcèlement virtuel
Comme sur Snapchat, TikTok ou Instagram, certains enfants sont la cible d’attaques de la part d’autres élèves. Anne, 11 ans, subit régulièrement des agressions sur les réseaux sociaux. « Anne, sale p… aux lunettes moches », peut-on lire dans certains messages. Si la mère d’Anne ne surveillait guère les activités de sa fille sur son smartphone, elle a fini par prendre conscience de la situation. Elle a alerté le conseiller principal d’éducation (CPE) de l’établissement. Cependant, quelque temps plus tard, cela recommence : Anne reçoit un nouveau message injurieux, partagé à plus de 100 élèves.
Un autre problème se pose avec le partage des devoirs. Des fiches et corrections circulent dans les groupes WhatsApp, permettant à certains élèves de simplement copier-coller les réponses sans effectuer le travail eux-mêmes. Les enseignants ne sont pas dupes. Il est souvent facile de repérer ces copies identiques, avec les mêmes erreurs. Toutefois, certains élèves astucieux parviennent à modifier les réponses en y intégrant leur propre style d’écriture.
Des solutions ?
Les écoles commencent à prendre conscience de ces problèmes, notamment le harcèlement accompagné de photos et la circulation de corrections sur les réseaux sociaux. Des discussions ont lieu en classe sur les dangers des réseaux sociaux pour les enfants. Les parents d’élèves sont également alertés par les établissements sous forme de campagnes de prévention. De plus en plus d’établissements interdisent désormais les smartphones dans leurs locaux. Les élèves doivent soit laisser leurs téléphones à la maison, soit les déposer dans une pièce sécurisée de l’école, où ils sont conservés sous clé jusqu’à la fin des cours.
Comme annoncé par le gouvernement, les réseaux sociaux appartenant à Meta, ainsi que TikTok, ont intégré un bouton de signalement pour contacter le numéro anti-harcèlement. Cependant, l’accès à cette fonctionnalité reste complexe et peu intuitif.