
Trois jeunes hommes comparaissaient pour une série de cambriolages, dont celui, particulièrement médiatisé, de l’armurerie Vitti située rue de Charlieu à Roanne.
Des malfaiteurs à peine sortis de l’adolescence
La surprise fut grande pour les observateurs présents dans la salle d’audience : les suspects ont à peine dépassé la vingtaine. Âgés de 21 à 24 ans, les trois prévenus ont dû répondre d’une série de délits commis entre octobre 2023 et décembre 2024. Un quatrième complice présumé, mineur au moment des faits, sera jugé ultérieurement par le tribunal pour enfants.
Un butin diversifié et des explications fantaisistes
Au centre des débats figurait notamment le cambriolage d’une résidence secondaire à Notre-Dame-de-Boisset, où avaient été dérobés divers objets de valeur et deux véhicules qui auraient servi à commettre d’autres méfaits. Si Enzo Dierstein, le cadet des frères, a reconnu cette intrusion, les deux frères ont fermement nié toute implication dans le cambriolage de l’armurerie Vitti et d’un domicile à Commelle-Vernay.
Interrogés sur la présence d’objets volés à leur domicile, les explications des prévenus ont laissé perplexe la cour. L’aîné a évoqué un mystérieux donateur pour justifier la possession d’une paire de lunettes dérobée chez Grand Optical à Renaison, tandis que son frère a invoqué un libre accès à sa cave pour expliquer la présence de munitions chez lui.
Quant aux données de géolocalisation de leurs téléphones, coïncidant étrangement avec les lieux et heures des délits, les justifications n’ont guère convaincu : batteries à plat, prêt de téléphone… Des explications qualifiées de « nébuleuses » par la procureure.
Une voiture louée sur Snapchat… mais volée
Autre élément troublant : les trois jeunes hommes utilisaient régulièrement une Clio qu’ils prétendaient « louer » via l’application Snapchat. Véhicule qui s’est révélé être volé et doté de fausses plaques d’immatriculation. « Si j’avais su que la voiture était volée, je n’aurais pas fait monter ma mère dedans », a plaidé l’un d’eux, sans émouvoir le tribunal.
Un verdict contrasté
Après un réquisitoire sévère où la procureure Louise Gayon avait demandé 4 ans ferme pour les deux frères, qualifiés par la défense de « réquisitions violentes », le tribunal a finalement rendu un verdict nuancé.
Stan Dierstein, l’aîné, a bénéficié d’une relaxe concernant le cambriolage de l’armurerie, mais a été condamné à deux ans d’emprisonnement ferme pour les autres délits. Son frère Enzo écope d’une peine plus lourde : trois ans de prison ferme, auxquels s’ajoutent huit mois supplémentaires correspondant à la révocation de deux sursis antérieurs.
Le troisième prévenu n’a pas échappé à la sanction : six mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt.
Une défense partiellement entendue
L’avocate des frères Dierstein, Me Vincent, qui avait plaidé l’insuffisance des preuves en pointant le caractère circonstanciel des éléments à charge, a partiellement convaincu le tribunal. Seuls le refus de communiquer les codes de téléphone et l’aveu d’Enzo concernant le cambriolage de Notre-Dame-de-Boisset constituaient, selon elle, des éléments tangibles.