Selon un rapport de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, sept femmes sur dix ont déjà été victimes de violences sexistes et sexuelles dans les transports parisiens. Cette proportion est encore plus élevée chez les jeunes de 15 à 25 ans. D’après ce même rapport, publié le 10 mars, le nombre de victimes de violences sexuelles dans les transports en commun enregistrées par les forces de l’ordre a augmenté de 86 % depuis 2016 au niveau national.
À Paris, 70 % des femmes déclarent avoir déjà été victimes de ce type de violences dans les transports. Un chiffre encore plus alarmant chez les jeunes : 80 % des 15-18 ans et 90 % des 19-25 ans, selon une enquête de l’institut Enov menée en 2022 pour la RATP.
Des expériences quotidiennes
Croisée devant la Cité du design, Alice n’a que 17 ans et subit déjà des regards insistants dans le tram. A Centre-Deux, ça va encore, mais c’est surtout vers Carnot que ça bloque , a constaté la lycéenne qui ne prend jamais les transports le soir.
Étudiantes à Jean-Monnet, Maya et Ambre, 21 ans, disent se sentir plutôt en sécurité. Ces comportements d’évitement sont loin d’être isolés. D’après le rapport de l’Observatoire national, 68 % des femmes s’habillent différemment dans les transports, et 60 % les évitent en fonction des tenues qu’elles portent.
« Des insultes et remarques sur mon apparence »
A Saint-Etienne pas d’agressions physiques mais des regards insistants, des insultes, des remarques sur mon apparence parfois, annonce plusieurs personnes interrogé.
La Stas mobilisée contre les violences
« À la Stas, toutes les femmes ont leur place », affirme une affiche dans le tram. À l’intérieur de la rame, le portrait d’une conductrice de bus sourit aux voyageurs. Doigt sur le biceps, elle reprend le célèbre slogan américain datant de la Seconde Guerre mondiale « We can do it ! ». En 2023, la Stas a dénombré dix faits de violence à caractère sexuel sur son réseau. Un chiffre stable par rapport à l’année précédente, alors que le nombre d’usagers a, lui, augmenté, avec plus de 42,5 millions de voyages. En 2021, 14 faits de violences à caractère sexuel avaient été relevés.
Personnel formé et partenariats engagés
Face à ces violences, la Société de transport de l’agglomération stéphanoise travaille depuis plusieurs années à la sensibilisation de son personnel afin de mieux accompagner les victimes. Des partenariats ont aussi été noués avec les acteurs clés du territoire, le CIDFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles), Face Loire, ou encore SOS Violences conjugales. La Stas, dont deux agents sont actuellement intégrés au programme des semaines de l’Égalité, lutte contre les violences sexistes et sexuelles comme sujet principal.

