
La Grande Brasserie du Nord devient L’Alhambra : Débuts et transformation
En 1876, La Grande Brasserie du Nord régale les Stéphanois place Jean-Jaurès à Saint-Étienne. Ce restaurant connaît un grand succès jusqu’en 1907, année de sa vente. Après des travaux importants, le lieu devient l’Alhambra Cinéma Pathé Frères. Rapidement, ce cinéma offre aux cinéphiles une salle de 2000 places avec un balcon, garantissant un confort optimal. Robin des Bois est le premier film en couleur projeté à l’Alhambra.
Le cinéma devient le lieu de rendez-vous des familles pour voir des films et suivre les actualités Pathé. L’installation en centre-ville de Saint-Étienne est choisie par la population bourgeoise qui fréquente la place, notamment les fabricants de rubans et les entrepreneurs. À sa création, le cinéma se démarque de la concurrence en offrant des séances de 3 heures comprenant actualités, documentaire et deux films pour le même prix. Les tarifs sont attractifs : 2 francs (près de 7 euros actuels) pour un fauteuil de location grand luxe, 80 centimes pour une place en galerie et 60 centimes en parterre, avec demi-tarif pour les enfants de moins de 15 ans.
Gaumont reprend l’Alhambra en 1931
En 1920, suite à la guerre, les Allemands sont interdits d’entrée. Les tarifs évoluent : en 1931, une place en parterre coûte entre 6 et 8 francs (3-4 euros actuels), au balcon entre 8 et 10 francs (4-5 euros), et en loge entre 10 et 12 francs (5-6 euros). Le cinéma propose alors deux films pour le prix d’un par séance, attirant ainsi le public face à une forte concurrence. En 1931, Gaumont reprend les rênes de l’Alhambra, tout en conservant son nom et en ajoutant l’affichage “8 Gaumont”. La façade est ornée de grandes lettres rouges et des modifications intérieures aboutissent à une salle de près de 1300 places.

Inauguration en 1976 avec des célébrités
En 1950, des travaux de rénovation sont effectués par l’architecte Georges Peynet pour améliorer la qualité et la sécurité. Le 6 septembre, le cinéma rouvre avec Lady Paname. La fréquentation reste élevée, les salles étant souvent pleines. En 1976, le cinéma compte huit salles, devenant le seul multiplex en France à l’époque. Le 21 septembre 1976, une inauguration en grande pompe est organisée avec la présence de célébrités telles que Claude Brasseur, Annie Duperey, Yves Robert, Jean Rochefort et Danielle Delorme, lors de la projection de Un éléphant ça trompe énormément.
En 1979, l’Alhambra 8 Gaumont propose de plus en plus d’avant-premières. Les comédiens et réalisateurs viennent régulièrement à Saint-Étienne pour présenter leurs films, attirant un public assidu. En 1979, la télévision ne propose que trois chaînes, ne fonctionnant pas 24h/24, faisant du cinéma le loisir le plus populaire en France.

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Le renouveau et l’arrivée de Megarama
En 2000, le cinéma de la place Jean-Jaurès se réinvente avec des travaux importants, passant de 8 à 12 salles. Le multiplex est inauguré le 5 juillet par Nicolas Seydoux. En 2014, Gaumont quitte Saint-Étienne après un refus de la mairie de déménager à l’extérieur de la ville. Sylvie Massu, cheffe d’entreprise, rachète le cinéma, le renommant à nouveau “l’Alhambra”. Cependant, des problèmes récurrents et un manque de budget posent des défis. En 2015, Sylvie Massu ouvre un nouveau cinéma, Le Camion Rouge, dans l’ancienne caserne de pompiers Chavanelle, avec 10 salles.
En 2020, Sylvie Massu vend ses deux cinémas, l’Alhambra et Le Camion Rouge. La société Megarama reprend l’exploitation en juillet. Jean-Pierre Lemoine, président de Mégarama, explique : « c’est une ville que j’aime beaucoup et que je connais bien, j’y avais construit le Méliès et l’Éden, aujourd’hui disparus ». Le groupe commence des travaux de rénovation à l’Alhambra en octobre.

Travaux et projets de 4D E-motion
Megarama Chavanelle prévoit d’améliorer certaines salles avant la fin de l’année, avec des réflexions sur l’implantation de la technologie 4D-Emotion. Ce système allie effets sensoriels et auditifs, plongeant les spectateurs dans les films grâce à des vibrations, mouvements, projections d’air ou de pluie, et différentes odeurs en fonction des scènes. L’histoire du cinéma stéphanois continue d’évoluer, offrant toujours plus de confort et d’innovation aux cinéphiles.
Photo de la construction du cinéma Camion Rouge à Saint-Etienne






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