Lors du plan de déconfinement présenté par Edouard Philippe, des mesures font débat quant à leurs atteintes aux libertés fondamentales. Des mesures encore plus contraignantes que le confinement…
L’isolement, privation de liberté
Le plan de déconfinement se présente en trois axes : protéger, tester et isoler. Dès la première conférence de presse, le gouvernement a annoncé la possibilité d’isoler les malades du Covid-19 dans un hôtel ou à son domicile (ce qui entraîne alors une quarantaine des autres personnes y habitant).
Ce qui s’apparente alors à une privation de liberté : le préfet pourra alors ordonner à la personne de s’isoler, « en cas de refus réitéré des prescriptions médicales d’isolement ». Des recours doivent donc être possibles. Si le gouvernement avait d’abord songé à un contrôle du juge administratif, il semble désormais pencher vers le juge judiciaire. Il reviendrait donc au juge des libertés et de la détention, plus protecteur des libertés fondamentales, de statuer sur un éventuel recours. Cette modification empêchera la mesure d’être inconstitutionnelle.
En outre, pour que cette mesure soit suivie d’effet, cet isolement doit être consenti. Dans une démocratie, il est nécessaire d’obtenir l’adhésion de la population pour chaque mesure… Après un tel confinement, certains malades pourraient cacher leur état afin d’éviter une nouvelle quarantaine. Sans une pédagogie et des recours clairs qui garantissent nos libertés, les citoyens pourraient rejeter en bloc cette mesure.
Le traçage des malades
Alors que l’application Stop-Covid semble avoir du plomb dans l’aile et avoir pris du retard dans son déploiement, le plan de déconfinement prévoient un recensement des malades et des personnes contacts. L’Assurance Maladie et les brigades « Coronavirus » se chargeraient ensuite de les tester. Le but ? Les tester afin de casser « les chaînes de transmission ». La CPAM a même prévu un système de rémunération pour les médecins entre 2 € et 4 € pour les médecins qui aideraient.
Pourtant ces mesures font craindre un secret médical bafoué et impliquent un fichage dangereux. Certains font un parallèle avec le SIDA : « imaginez la même chose pour les malades atteints du VIH… ». En outre, le fichage est extrêmement encadré en France, d’autant qu’il s’agit de données sensibles.