
Cette déclaration, faite en réponse à un député sur la gestion de la crise liée au cyclone Chido, a provoqué l’indignation de nombreux élus, tous bords politiques confondus.
Une première intervention marquée par un couac
Interpellé par le député écologiste Steevy Gustave sur son absence à Mayotte, touchée par le passage meurtrier du cyclone Chido, François Bayrou a défendu l’action de son gouvernement en précisant que « deux ministres » – Bruno Retailleau et François-Noël Buffet – étaient déjà sur place. Il a ensuite ajouté :
« Il n’est pas d’usage que le Premier ministre et le président de la République quittent en même temps le territoire national. »
Des propos immédiatement dénoncés par les députés, rappelant que Mayotte est bien un département français et donc partie intégrante du territoire national. L’écologiste Sandrine Rousseau a jugé que François Bayrou semblait « dépassé », tandis que Clémence Guetté(LFI) a dénoncé « une honte », rappelant fermement que « Mayotte, c’est la France ».
Une indignation transpartisane
Du côté de la droite et de l’extrême droite, les critiques n’ont pas tardé non plus. Le député RN Antoine Villedieu s’est indigné sur X :
« Est-ce que quelqu’un peut expliquer au Premier ministre que Mayotte est un DOM et donc fait partie du territoire national ? »
Son collègue Jorys Bovet a enfoncé le clou :
« Monsieur Bayrou semble oublier que Mayotte est un département français. »
Quant à Ian Brossat, porte-parole du PCF, il a ironisé sur la présence de François Bayrou à un conseil municipal de Pau lundi, parlant de « naufrage » pour le Premier ministre.
Mayotte : "Il n'est pas d'usage que le Premier ministre et le président de la République quittent en même temps le territoire national", se défend @bayrou. "Surtout que, disons le humblement, j'ai la responsabilité de proposer au Président un nouveau gouvernement."#DirectAN pic.twitter.com/jHaUwNjSUa
— LCP (@LCP) December 17, 2024
Un déplacement présidentiel annoncé à Mayotte
Critiqué pour ne pas s’être rendu dans le département sinistré, François Bayrou a justifié son absence par la nécessité de constituer un nouveau gouvernement. Il a cependant assuré que la situation à Mayotte restait une priorité pour l’exécutif, sans annoncer de mesures concrètes pour l’instant.
De son côté, le président Emmanuel Macron a pris les devants en annonçant un déplacement sur place ce jeudi, pour constater les dégâts causés par le cyclone Chido et apporter son soutien à la population, toujours en proie à des difficultés majeures, notamment une crise sanitaire naissante.
Un contexte de crise politique et humanitaire
Ce couac intervient alors que François Bayrou enchaîne les consultations pour composer son gouvernement, après une rencontre avec Emmanuel Macron à l’Élysée mardi midi. Pendant ce temps, la situation à Mayotte demeure critique, entre dégâts matériels, pertes humaines et risques sanitaires accrus depuis le passage du cyclone.
François Bayrou, fragilisé par cette première intervention mouvementée, a promis aux députés de « ne laisser aucun défi sans réponse », tout en appelant à la patience jusqu’à la formation de son gouvernement dans les « prochains jours ».
"Il n'est pas d'usage que le Président et le Premier ministre quittent en même temps le territoire national"
Monsieur Bayrou : Mayotte, c'est la France.
Quelle honte. pic.twitter.com/YAFcwqHmop
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) December 17, 2024