
Corentin Jousserand, 28 ans et nouveau délégué départemental du parti depuis mars dernier, conduira la liste d’extrême droite avec l’ambition de dépasser largement les résultats décevants du précédent scrutin.
Un profil atypique pour une ambition inédite
Originaire de Saint-Bonnet-le-Château mais ayant grandi à Sorbiers, Corentin Jousserand incarne une nouvelle génération de cadres du RN. Ce jeune responsable politique, qui partage sa vie entre Paris et Saint-Étienne depuis janvier dernier, présente un parcours académique prestigieux : Sciences Po Lyon, HEC et l’ENA figurent à son curriculum vitae.
Actuellement conseiller du RN à l’Assemblée nationale, il se spécialise dans les questions économiques. Son expérience professionnelle inclut notamment un passage à la préfecture de la Loire pendant la période de crise sanitaire du Covid-19, un élément qu’il met en avant pour légitimer sa candidature municipale dans la capitale ligérienne.
L’effacement du fiasco de 2020
La candidature de Corentin Jousserand s’inscrit dans une stratégie de renouvellement après l’échec cuisant de 2020. Sophie Robert, alors tête de liste RN, n’avait recueilli que moins de 10% des suffrages et n’était même pas parvenue au second tour des élections municipales. Un résultat particulièrement décevant pour un parti qui aspirait à s’implanter durablement dans les grandes villes françaises.
Le nouveau candidat table sur une dynamique différente, s’appuyant sur les récents succès électoraux de son parti dans la métropole stéphanoise. Il rappelle que Jordan Bardella est arrivé en tête lors des élections européennes de 2024 à Saint-Étienne, et que le RN a réussi à se qualifier pour le second tour des législatives dans la circonscription.
Des ambitions historiques affichées
« C’est historique, pour la première fois, on pense que c’est possible que le RN remporte la ville », déclare avec enthousiasme le jeune candidat. Cette confiance s’appuie sur l’évolution de l’implantation de l’extrême droite dans la Loire et sur les résultats encourageants obtenus lors des derniers scrutins nationaux.
Corentin Jousserand mise sur une approche renouvelée, loin des codes traditionnels de l’extrême droite locale. Son profil de jeune diplômé des grandes écoles, combiné à sa connaissance du territoire ligérien, constitue selon lui un atout pour séduire un électorat plus large que celui traditionnellement acquis au RN.
Un enracinement territorial revendiqué
Bien qu’il ne soit pas natif de Saint-Étienne, le candidat revendique ses attaches locales. Ancien élève du lycée Claude Fauriel, il affirme connaître les enjeux du territoire et les préoccupations des habitants. Son installation récente dans la ville témoigne, selon lui, d’un engagement personnel dans l’avenir de la métropole stéphanoise.
Cette stratégie d’ancrage local vise à contrer les critiques potentielles sur son statut de « parachutage » politique, un reproche souvent adressé aux candidats qui ne sont pas originaires des territoires qu’ils briguent.
Un défi électoral considérable
Malgré l’optimisme affiché, Corentin Jousserand devra convaincre un électorat stéphanois traditionnellement peu acquis à l’extrême droite lors des scrutins locaux. Les municipales obéissent à des logiques particulières, où les enjeux de proximité et les personnalités locales pèsent souvent plus lourd que les étiquettes politiques nationales.
Le jeune candidat dispose de deux années pour construire une équipe, élaborer un programme adapté aux spécificités stéphanoises et s’imposer dans le paysage politique local. Son succès dépendra de sa capacité à fédérer au-delà de l’électorat traditionnel du RN et à proposer une alternative crédible aux équipes sortantes.