
Sandrine Chalentier travaillait dans le domaine culturel près de Genève. Après quelques années, elle décide de retourner à Saint-Étienne avec une idée en tête : ouvrir un salon de thé nouvelle génération. Elle souhaitait créer un lieu où l’on se sent zen, calme et entouré d’une décoration soignée. Lors de notre visite, nous avons trouvé l’endroit très agréable. L’accueil est chaleureux et bienveillant. C’est pendant le confinement et la période du Covid que Sandrine a décidé de se lancer. Elle sentait que les gens avaient besoin de se retrouver, surtout à l’heure des réseaux sociaux virtuels.
D’où vient le nom de My Samovar ?
Un samovar est un instrument russe permettant de chauffer l’eau pour le thé ou la tisane et de servir ces boissons chaudes. Vous avez peut-être déjà vu un samovar dans des hôtels ou des restaurants. Ce service à thé traditionnel se compose d’une grande cuve chauffante pour faire bouillir l’eau et d’une théière posée au-dessus du récipient. Bien que ces appareils soient très populaires en Russie, ils sont aussi utilisés dans d’autres pays eurasiatiques et du Moyen-Orient, comme l’Arménie, l’Inde, l’Azerbaïdjan et la Turquie. Dans ces pays, le samovar est un symbole de bien-être et de confort. Aujourd’hui, il existe des versions vintages classiques ou électriques pour plus de commodité.
Un Lieu Transformé avec Soin
De nombreux travaux ont été nécessaires pour obtenir ce résultat. La société Les Imagineurs a travaillé sur une esthétique moderne et chaleureuse. Objets de décoration, mobilier, murs aux couleurs tendances et zen, tout a été pensé pour offrir un pur moment de relaxation urbaine. La boutique a été entièrement refaite. Auparavant, c’était une crêperie qui n’avait pas beaucoup de succès.
Sucré, Salé, Épicerie et Vaisselle à la Vente
La carte de du salon de thé est riche en pâtisseries et boissons, sucrées et salées. La boutique propose également un coin épicerie pour prolonger le plaisir chez soi. C’est le côté « projet hybride » du lieu. Vous pouvez aussi acheter de la vaisselle de grande qualité. Mais revenons aux produits à déguster sur place. Le thé proposé est de la marque Betjeman & Barton, et le café vient de chez Loutsa. Les gâteaux sont faits maison, et vous pouvez vous régaler avec la confiture Maison Perrotte. Sandrine Chalentier privilégie le circuit court pour ses produits.
C’est une merveille. En slalomant parmi les petits îlots de tables basses et sièges “cocooning”, on apprécie le soin apporté à l’esthétique du lieu. Le gourmand masqué a pu tester en toute discrétion cet endroit unique. Le chic majuscule pour se sentir reine ou roi d’un jour entre les murs du salon est évident.
Un peu d’histoire sur le thé en France
L’importation du thé en France a commencé au XVIIe siècle, époque où les grandes puissances européennes se sont engagées dans le commerce maritime avec l’Asie. À cette période, les navigateurs portugais, hollandais et britanniques ont établi des routes commerciales dans la région asiatique. C’est notamment en Chine et en Indeque le thé était cultivé et consommé depuis des siècles.
La France n’a pas tardé à participer à cette aventure. En 1636, le négociant français Jean Nicquet est devenu le premier importateur de thé en France. Il a rapporté cette précieuse denrée de Hollande, où les Hollandais l’avaient déjà introduite.
C’est donc sous le règne de Louis XIII que le thé fait son apparition dans l’hexagone, au même moment que d’autres produits coloniaux de luxe, notamment le chocolat et le café. Il se popularise lors de l’arrivée de Jules Mazarin à la cour. En effet, celui-ci lui attribue de nouvelles vertus : il sert aussi de plante à fumer et d’herbe à salade. Son prix élevé le réserve néanmoins à la noblesse et à la bourgeoisie française. Les salons de thé commencent à fleurir dans les grandes villes, où les gens se réunissent pour déguster cette boisson exotique et discuter des nouvelles du jour. Rapidement, ils deviennent des lieux de rencontre pour les intellectuels, les écrivains et les artistes.
Aujourd’hui, si la production française de thé reste de faible ampleur, les maisons de thé françaises jouissent néanmoins d’une bonne réputation. En effet, plusieurs grandes marques, telles que Damman Frères transforment le thé en France, avant de l’expédier vers l’Europe ou le Japon.