
Close Up Low Angle Shot of Evidence Scattered at Crime Scene. Bloodied Glasses, Bloody Knife and Empty Wallet, all Marked as Clues in a Murder Investigation. Aesthetic True Crime Footage
L’histoire débute le 10 février 1975, dans la plus grande discrétion. Un fossoyeur s’affaire à préparer une nouvelle sépulture pour accueillir la mère du premier adjoint de la localité. Sa stupéfaction est totale lorsqu’il met au jour un cercueil inattendu, manifestement fabriqué de manière rudimentaire, qui n’avait aucune raison d’être présent dans cette concession familiale.
Les autorités tentent d’abord de garder le silence sur cette découverte troublante. Mais face aux interrogations croissantes et à la propagation inévitable des rumeurs, la décision est prise d’exhumer le mystérieux cercueil. Les gendarmes de Saint-Georges-en-Couzan, épaulés par leurs collègues de Montbrison, installent leur quartier général dans la chapelle du cimetière pour mener leurs investigations.
L’examen révèle un tableau pour le moins inquiétant : le corps d’une femme amputée de sa tête et dont les jambes ont été tranchées au niveau des genoux. Les enquêteurs s’orientent naturellement vers l’hypothèse d’une inhumation clandestine, d’autant que le cercueil artisanal suggère une mise en terre non officielle remontant à une vingtaine d’années.
Autopsie publique et révélations surprenantes
L’expertise médico-légale, confiée au docteur André Vinier, se déroule début juillet 1975 dans un cadre pour le moins inhabituel : directement dans l’enceinte du cimetière, sous les yeux du juge d’instruction de Montbrison et en présence d’une foule de curieux maintenus à distance respectueuse.
Après deux heures d’examens minutieux, le légiste établit le profil de la défunte : une femme de petite taille, environ 1,55 mètre, plutôt corpulente. Les fragments d’ossements découverts dans le cercueil correspondent aux restes de la boîte crânienne, vraisemblablement dispersée lors de manipulations antérieures. Surtout, aucune trace de violence n’est détectée sur les ossements, écartant définitivement la piste criminelle.
Quant au cercueil artisanal, il s’avère correspondre aux standards de fabrication de l’entre-deux-guerres, bien moins sophistiqués que ceux de l’époque moderne.
Grand-mère retrouvée, village rassuré
La solution de l’énigme surgit alors avec évidence : le corps appartient à l’ancienne propriétaire du caveau familial, la grand-mère du premier adjoint au maire. Cette dernière était décédée en 1937 des suites d’une maladie cardiaque et avait été inhumée selon les usages de l’époque.
Le cadavre de trop n’était donc autre qu’un membre légitime de la famille, temporairement oublié dans les méandres de la mémoire collective. L’état du corps s’expliquait par les aléas du temps et les réaménagements successifs de la sépulture.
Cette résolution inattendue clôt une affaire qui avait tenu en haleine tout le village pendant des mois. Comme le rapporte un chroniqueur de l’époque, cette découverte d’outre-tombe avait provoqué bien des palpitations dans la commune de Chalmazel, prouvant une fois de plus que la réalité dépasse parfois la fiction.
Une anecdote similaire avait d’ailleurs marqué une autre commune du Forez quelques années plus tôt : une veuve entendait son mari défunt se retourner dans sa tombe. L’exhumation révéla qu’une planche pourrissante frappait un cercueil vide situé en dessous, créant une caisse de résonance particulièrement troublante.